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18.000 exclus du chômage en janvier, dont deux tiers de femmes

Pour l’ensemble du mois de janvier, 18.432 demandeurs d’emploi ont été exclus du chômage en raison de la limitation à trois ans du droit aux allocations d’insertion.

Au 1er janvier, 16.368 demandeurs d’emploi ont été exclus du chômage en raison de la limitation à trois ans du droit aux allocations d’insertion. Pour l’ensemble du mois de janvier, ils sont 18.432 à être dans ce cas, d’après les premiers chiffres officiels communiqués par le ministre de l’Emploi Kris Peeters (CD&V) en commission Affaires sociales et relayés jeudi par La Libre Belgique.

Si l’on se penche sur la répartition de ces exclus selon les tranches d’âge, on constate qu’il ne s’agit pas que de jeunes sortis des études il y a trois ans. Plus de 40% ont entre 30 et 40 ans. Et près d’un quart ont entre 40 et 50 ans.

La ventilation par genre montre que près de deux tiers des exclus (63,3%) sont des femmes.

La Wallonie compte, de loin, le plus grand nombre d’exclus des allocations d’insertion: 12.266 sur 18.432, soit 66,5%. Bruxelles en compte 3.300 (17,9%) et la Flandre 2.866 (15,5%).

Des pertes jusqu’à 1000 euros

Depuis le 1er janvier, des dizaines de milliers de personnes qui touchaient les allocations d’insertion en ont été privées, en raison d’une mesure du gouvernement Di Rupo, complétée par l’actuelle coalition. Le président du CPAS de Namur, Philippe Defeyt, regrette que pour certaines personnes, la perte de revenus peut atteindre jusqu’à 1000 euros par mois, indique-t-il jeudi dans les colonnes du Soir.

Dans certains cas, « les pertes de revenus peuvent être très importantes, jusqu’à 49% », détaille Philippe Defeyt.

Plusieurs éléments expliquent ces pertes de revenus plus élevées que prévu. « D’abord les personnes considérées comme chefs de ménage par l’Onem ne le sont pas nécessairement pour les CPAS, car la législation n’est pas harmonisée », précise-t-il. Par ailleurs, les allocations du CPAS peuvent évoluer à la baisse si des modifications de revenus interviennent dans le ménage. L’allocation du demandeur peut également être réduite lorsqu’un parent ou un enfant a les moyens de subvenir à ses besoins. Une situation que le président du CPAS de Namur estime injuste. Ce pourquoi il demande une uniformisation des législations du chômage et de l’aide sociale.

Ecolo réclame le retrait de la mesure

« Les chiffres confirment ce que l’on dit depuis 3 ans: la mesure touche d’abord les femmes, les Wallons et les Bruxellois. Et ce n’est que le début », a souligné le député Georges Gilkinet (Ecolo).

Les Verts redoutent que ces exclusions ne débouchent sur un exode des demandeurs d’emploi vers les CPAS. Or, aller frapper à la porte d’un CPAS n’est pas toujours facile à vivre, soulignent-ils.

Les demandeurs perdront en outre l’accès à certaines formations et leur éventuel futur employeur le droit à certaines réductions de cotisations sociales. Ecolo a déposé une proposition de loi en vue de supprimer cette mesure. « Nous dénonçons cette mesure prise sous le gouvernement Di Rupo et durcie par le gouvernement Michel. Nous allons tenter de rallier une majorité autour de notre texte », a indiqué M. Gilkinet.

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