16 % = le handicap salarial belge

Le Vif

« La Belgique a un handicap salarial de 16 % par rapport aux pays voisins ». Peter Timmermans, administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique, à la RTBF le 29 août 2013.

Décodage. Si personne ne conteste que le coût du travail est un handicap pour la Belgique, les nuances sont légion. « On ne peut travailler de la sorte sur base d’une moyenne, disent en choeur l’économiste Etienne de Callataÿ et le syndicaliste Thierry Bodson (FGTB). Les différences sont bien trop importantes d’un secteur à l’autre, cela va de 0 à bien plus de 20 % ! » Aux yeux de la FGTB, la méthodologie utilisée pour l’étude est en outre boiteuse, car elle reprend des secteurs qui ne sont en rien concernés par la concurrence internationale. Et elles comparent des pays qui n’ont pas les mêmes méthodes de calcul du coût du travail.

En outre, le chiffre est sorti de son contexte. « Il faut tenir compte du fait qu’en Belgique, nous avons une productivité supérieure aux pays voisins, insiste l’économiste. Cela change la perception, c’est alors nettement moins dommageable pour les patrons. Mais il ne s’agit pas non plus d’une donnée aisée à évoquer : on introduit un autre biais parce qu’en Belgique, la plupart des emplois liés le plus directement à la productivité ont disparu, que ce soit dans la distribution, les banques, les stations essence… »

Pour le secrétaire général de la FGTB wallonne, isoler le coût du travail n’est pas forcément opportun non plus lorsque l’on sait notre pays est un de ceux où l’impôt sur les sociétés est le plus favorable.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire