104,5 % = la dette en parts du PIB

Le Vif

« Avec une dette à 104,5 % du Produit intérieur brut (PIB), la réalité douloureuse est à nouveau visible après les hourras gouvernementaux des dernières semaines. » Jan Jambon, chef de groupe N-VA à la Chambre, le 22 juillet 2013.

Décodage. Les nationalistes flamands utilisent cette donnée d’Eurostat, publiée cet été, pour montrer que le gouvernement fédéral ne mène pas une politique budgétaire aussi rigoureuse qu’il le prétend. Elio Di Rupo a rappelé le 1er octobre 2013 à Gand que cette explosion de la dette était avant tout la conséquence du sauvetage des banques, pas d’une mauvaise gestion publique récente. Avant cela, sous l’impulsion de différents gouvernements auxquels ont participé les socialistes entre 1993 et 2008, la dette avait chuté de 137 % à 83 % du PIB. « La vraie raison de cette explosion de la dette n’est pas le sauvetage des banques en tant que tel, mais bien la contraction de la croissance économique qui a suivi la crise bancaire », nuance Etienne de Callataÿ, chief économiste à la banque Degroof.

Koen Geens, ministre des Finances, a précisé en outre que ce chiffre ne tenait pas compte de certaines opérations réalisées au budget 2013. Et traditionnellement, la dette augmente davantage au premier semestre de l’année. L’utilisation d’un tel pourcentage lui-même pose question, selon de Callataÿ : « Méthodologiquement, on compare un stock, la dette, avec un flux, le PIB, c’est déjà intellectuellement boiteux. Ce qui compte, c’est notre solvabilité, notre capacité à rembourser. » Il s’agit d’une dette brute, pas d’une dette nette. L’épargne belge, imposante (245 milliards), ne doit pas être oubliée. De même, l’économie au noir (quelque 63 milliards) n’est pas comptabilisée.

Cela dit, le Premier ministre joue lui aussi avec les chiffres en s’engageant à repasser sous les 100 % du PIB d’ici à la fin de la législature. « C’est absurde, c’est du fétichisme symbolique, estime Etienne de Callataÿ. Et le pire, c’est que cela induit des politiques. Pour y arriver, on pourrait vendre la participation de l’Etat dans BNP Paribas sans se demander si c’est intelligent, ni si c’est le bon moment. Honnêtement, je préfère une dette à 110 % et des politiques intelligentes qu’une dette à 99,9 % et des politiques idiotes. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire