Connectée au réseau, la voiture électrique pourrait à l'avenir jouer un rôle dans le stockage d'énergie, notamment solaire et éolienne. © iStock

Pourquoi le consommateur moyen n’est pas encore prêt pour la voiture électrique

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Les ventes des voitures électriques ont augmenté en un an. Leur part de marché ne représente toutefois que 0,66% des nouvelles immatriculations. Pour VAB, il y a encore de nombreux obstacles au développement du parc automobile électrique.

Le secteur automobile vit des modifications importantes ces derniers temps. Si on analyse les nouvelles immatriculations de 2018 par type de conduite, l’essence représente la plus grosse part, soit 58,2%. Les hybrides – y compris les hybrides plug-in – représentent 4,5 %, selon des chiffres de la FEBIAC.

Les ventes de voitures diesel ont, pour leur part, chuté de 25% en une année. Le gasoil routier n’a pesé que 35 % des immatriculations des voitures de particuliers l’an dernier, contre 46,3 % en 2017. Le désamour des Belges pour le diesel s’explique en grande partie par l’augmentation des accises, l’interdiction progressive dans les grandes villes de Belgique des moteurs les plus polluants, ou encore l’effet négatif du Dieselgate.

Du côté des voitures électriques, les ventes ont augmenté en un an. En tout, 3.648 voitures électriques ont été immatriculées l’année dernière, contre 2.713 en 2017. Pour 2016 et 2015, on en était respectivement à 2.055 et 1.360. Une part de marché qui reste toutefois très minime avec 0,66% des nouvelles immatriculations. Un peu moins de 4.000 voitures roulant au CNG ont été immatriculées en 2018 (0,73 %), contre 2.500 un an plus tôt.

Outre le prix d’achat plus élevé des voitures électriques, d’autres obstacles viennent freiner le développement du parc automobile électrique et notamment les coûts élevés des recharges de ces véhicules aux bornes publiques. Ajouté à cela un temps de recharge plus long. En tant que voiture de société, une voiture électrique se révèle intéressante si elle peut être rechargée soit à la maison, soit au travail, ce qui n’est pas toujours possible.

Six fois plus cher

« Quand on peut recharger la voiture à ces deux endroits, on peut alors profiter des tarifs d’électricité les moins chers et les coûts énergétiques sont alors très bas« , selon VAB, l’organisation dédiée à la mobilité en Belgique. Les bornes de recharge publiques ont un coût élevé et des temps de chargement plus longs. Par exemple, une charge peut coûter jusqu’à six fois plus cher dans une station publique.

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« En raison du prix au kilomètre élevé et des coûts énergétiques les plus élevés, la voiture hybride rechargeable n’est pas une alternative viable. La façon la plus économique de conduire est au GNC (gaz naturel). Si le GNV devient durable, avec une production basée sur les déchets, la valeur ajoutée écologique augmentera également « , déclare VAB.

Sur la base d’un test pratique, VAB conclut que les bornes de recharge publiques ne sont intéressantes que comme solution d’urgence. « Mais la recharge structurelle via ces bornes rend la conduite électrique inintéressante parce que les coûts énergétiques sont trop élevés. Après tout, il faut aussi tenir compte du prix d’achat plus élevé d’une voiture électrique. « 

Selon VAB, tirer le meilleur parti d’une voiture électrique est un défi auquel le consommateur moyen n’est pas encore prêt. VAB conseille donc aux acheteurs potentiels de s’informer à l’avance sur les possibilités de chargement à domicile, au travail ou dans le voisinage. « Celui qui veut recharger chez lui devrait demander conseil à son gestionnaire de réseau et vérifier si son installation électrique domestique est adéquate, afin que la voiture électrique puisse être rechargée assez rapidement pour une utilisation au quotidien« .

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