Mazda MX 5 © Urbain Vandormael

Mazda et Toyota suivent des stratégies différentes, mais couronnées de succès

Urbain Vandormael
Urbain Vandormael Spécialiste voitures  

Ces dernières années, les apparitions de Toyota dans les nieuws étaient surtout défavorables du fait des actions de rappels. C’est pourquoi Volkswagen a pu, en 2015, évincer son concurrent japonais pendant quelques mois de la place de numéro 1 au classement mondial. Si nous examinons le marché belge, la progression spectaculaire de Mazda saute aux yeux : en l’espace de quatre ans, ses ventes ont doublé.

Mazda

Lorsque Jujiro Matsuda crée en 1920, dans sa ville natale d’Hiroshima, une usine de productions de pièces détachées pour machines, il rêve secrètement d’y fabriquer un jour des vélos à moteur et des voitures. En 1931, son rêve devient réalité et il lance la Mazdago, un véhicule utilitaire à trois roues avec un moteur à 1 cylindre à refroidissement par air.

Qui pense de manière innovante, trouve des solutions originales

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Mazda produit des chars d’assaut et des canons, sur ordre de l’empereur. Cela reviendra cher à l’entreprise et à la ville, car le 6 août 1945, un bombardier américain lâche une bombe atomique sur la ville, qui sème mort et destruction. La reconstruction de la ville et du paysage industriel mettra des années à se concrétiser. En 1960, Mazda reprend sa production, mais cela durera encore des années avant qu’elle fasse à nouveau l’objet des conversations.

Cela se passe une première fois en 1967, lors de la présentation d’un moteur à combustion interne avec un vilebrequin fixe, sans cylindres ni pistons. Le moteur rotatif est plus compact, plus léger et en principe aussi plus sûr d’un point de vue industriel qu’un moteur à essence ou au diesel, mais du fait de ses maladies de jeunesse, il ne connaît pas le succès espéré.

Il démontre toutefois que Mazda ose emprunter des voies inexplorées, ce qui est également apparu lors du développement de la technologie SKYACTIV. Celle-ci est orientée vers l’augmentation de l’efficacité et la réduction de la consommation de carburant et d’émission de CO2. Contrairement à ses concurrents, Mazda opte pour une augmentation du taux de compression, ce qui entraîne une baisse de consommation et d’émission de CO2 de 15% et augmente le couple de 15%.

Ambitions saines

Mazda est un petit acteur parmi les marques de grande production. Lorsque, en 2008, Ford a vendu sa participation de 30% dans le capital de Mazda, l’avenir du constructeur japonais ne paraissait guère rose. Mais le constructeur automobile a surmonté cette épreuve. Il a vendu l’an dernier un peu moins d’1,5 million de véhicules et a réalisé un bénéfice opérationnel de 1,595 millions d’euros. Dans notre pays, les ventes de Mazda ont augmenté de plus de 100% sur une période de quatre ans; en 2015, le chiffre d’affaires a explosé de presque 33%. Pour cette année, la marque vise une croissance de 13%.

Le porte-parole de Mazda Peter Gemoets: « 2015 a été l’année la plus réussie de notre histoire, grâce notamment au lancement de cinq nouveaux modèles. Avec la CX 3, nous sommes dorénavant aussi présents sur le segment des SUV compacts, et avec la quatrième génération de MX 5, nous concoctons une suite à une incroyable success story. En moins de quatre mois, nous avons enregistré 600 commandes de notre roadster iconique. Les deux modèles sont largement entrés dans les goûts et avec la MX 5, nous sommes encore dans la course pour le titre de ‘Voiture de l’Année’. »

Mazda CX 3
Mazda CX 3 © Urbain Vandormael

Mazda travaille aussi à un upgrade de son identité corporate, sans que l’importateur pousse ses dealers à la dépense. La marque aspire à une rentabilité de 2%, alors que la moyenne dans le secteur varie autour de 1%. Ce qui fait de Mazda un partenaire intéressant pour quiconque désire creuser sa voie dans le secteur automobile. Cette année encore, Mazda élargira son réseau de dealers. Par ailleurs, la société travaille en étroite collaboration avec des partenaires du monde de la mode, de l’art, du design et de l’entertainment, avec l’intention d’acquérir ainsi une plus grande renommée de la marque. Mazda est notamment partenaire de l’événement musical Tomorrowland. A partir de cette année, Mazda offre en outre à ses clients une assistance routière à vie. Peter Gemoets: « Nous faisons de notre mieux pour satisfaire nos clients. Nous sommes par ailleurs sainement ambitieux, mais nous ne sommes pas téméraires. »

Toyota et Lexus implémentent une technologie du futur

En 2014, Toyota a retiré peu de plaisir de son statut de numéro 1 dans le monde automobile. Du fait d’une succession d’actions de rappels, la marque a été plongée dans une lumière négative et a même été dépassée par Volkswagen qui, par la ensuite, a également valsé dans le décor. Depuis lors, les rapports de force se sont rééquilibrés.

L’an dernier, une Toyota sur trois vendue dans notre pays était équipée d’une technologie hybride, soit une combinaison d’un moteur électrique et d’un moteur à essence. Un système hybride consomme moins et émet moins de CO2 qu’un moteur à essence ou au diesel, il est moins cher en entretien, bénéficie d’avantages fiscaux et dispose d’une plus grande portée qu’une voiture comparable à essence ou au diesel. Ou un monde de différence avec une voiture électrique qui, dans le meilleur des cas, peut rouler 200 kilomètres avec une batterie pleinement chargée.

Toyota a fourni un travail pionnier sur le plan de la technologie hybride. La première Prius a été lancée sur le marché sous le slogan ‘Juste à temps pour le 21e siècle’. Toyota a déjà vendu plus de 6 millions d’hybrides depuis lors et a démontré l’efficience et la fiabilité de la technologie, disponible sur la quasi totalité des modèles courants. L’étonnant faible niveau de bruit contribue à l’amélioration du confort. Au Salon de l’auto, Toyota présente la version hybride de la RAV4, le premier SUV compact avec une technologie hybride. Sur le stand de Lexus, les spots sont dirigés vers la RX, la pièce maîtresse de la marque de luxe japonaise.

Mazda et Toyota suivent des stratégies différentes, mais couronnées de succès
© Kevin Van der Auwera

Toyota permet également au grand public de Bruxelles de découvrir la Miraï, la première voiture routière à hydrogène avec une autonomie d’environ 480 kilomètres. La technologie des piles à combustible est largement considérée comme LA technologie du futur… L’hydrogène entre, la vapeur d’eau ressort ! L’hydrogène est une source d’énergie propre. La pile à combustible transforme l’hydrogène en énergie électrique, qui entraîne à son tour le moteur électrique. Malheureusement, il n’y a aucun équipement dans notre pays où l’hydrogène peut être stocké. Ce qui n’empêche pas que Toyota soit et reste pionnier sur le plan des motorisations alternatives, où le constructeur a une grande avance sur ses concurrents. Et sa première place au classement mondial ne risque pas d’être compromise au cours des prochaines années.

Toyota Miraï
Toyota Miraï © Kevin Van der Auwera

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