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France : la vitesse limitée à 80 km/h sur les routes secondaires

Le Vif

« Impopulaire mais nécessaire »: le gouvernement français doit annoncer mardi l’abaissement de 90 km/h à 80 km/h de la limitation de vitesse sur les routes secondaires à double sens, une mesure contestée mais qu’il juge indispensable pour endiguer la hausse de la mortalité routière.

« Si pour sauver des vies, il faut être impopulaire, j’accepte de l’être », a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe dans une interview dimanche, alors qu’un sondage Harris Interactive publié mardi montre que près de six Français sur dix (59%) sont opposés à la mesure.

Le gouvernement doit entériner mardi un plan de 15 à 20 mesures pour faire reculer le nombre de morts sur les routes, reparti à la hausse (3.477 tués en 2016) depuis le plus bas historique de 2013 (3.268). La France n’a plus connu hausse aussi durable depuis 1972.

Le plan prévoit notamment l’installation d’éthylotests antidémarrage (EAD) pour les personnes prises en alcoolémie délictuelle (supérieure à 0,8 g/l) et les récidivistes. Il sanctionnera également plus durement l’usage du téléphone tenu en main, qui pourra mener jusqu’à une suspension de permis s’il est combiné avec une autre infraction.

Mais une disposition capte toute l’attention: l’abaissement au 1er juillet de 90 km/h à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes à double sens sans séparateur central (terre-plein, glissière). Environ 400.000 kilomètres de routes sont concernés.

Les routes à double sens hors agglomération ont en 2016 concentré 55% des accidents mortels (soit 1.911 tués), et y baisser la vitesse permettrait de sauver « 350 à 400 vies » par an, estime le gouvernement.

« Si chaque jour on sauve une vie, en baissant de 10 km/h la vitesse, en mettant 45 secondes de plus faire un trajet de 10 km, je serai assez fier d’être au côté d’Edouard Philippe », a affirmé mardi délégué général de La République en Marche Christophe Castaner.

Cette mesure est prônée depuis plusieurs années par des associations de sécurité routière. Les associations d’automobilistes et de motards, en revanche, contestent son efficacité. « Il n’y a pas de raison de toucher à la vitesse, les véhicules s’améliorent, la qualité des routes aussi », peste le président de 40 millions d’automobilistes, Daniel Qero, qui y voit « une mesure répressive de plus ».

Le parti d’extrême droite Front national a, lui, annoncé qu’il lançait une pétition contre cette mesure qui va « encore impacter les classes moyennes », selon son porte-parole, Christophe Chenu.

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