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BMW électrifie ses voitures… avec prudence

Le constructeur bavarois ne sait pas encore quelles voitures électriques il proposera d’ici trois à six ans. Mais il organise une production et une conception flexible des futurs modèles, pour qu’ils puissent tous, s’il le faut, rouler électrique. Le patron de la division électrique de BMW, Robert Irlinger, est venu expliquer cela à l’occasion du Salon de l’Auto.

Robert Irlinger
Robert Irlinger© DR

Depuis plus d’un an, les constructeurs se livrent à une surenchère d’annonces promettant un futur fort électrifié. BMW se montre plutôt prudent. Le souci est que la demande des clients est encore très incertaine. « Nous nous organisons pour que la future génération des voitures BMW ou MINI, traction avant ou propulsion, puissent être équipées de plusieurs motorisations : électriques, hybrides, moteurs à carburant » indique Robert Irlinger, patron de la production des voitures électriques de BMW (modèles i, comme l’i3), de passage à Bruxelles. Il s’agit d’une nouvelle génération de deux plateformes, l’une pour les traction avant, l’autre pour les propulsions, qui servent de base à construire tous les futurs modèles.

« Nous organisons la flexibilité »

Les futures Série 3 ou Série 5, très vendues, pourraient donc être proposées en motorisation électrique, mais ce n’est pas encore décidé aujourd’hui. « Nous ne choisissons pas encore des modèles qui seront électrifiés, mais nous organisons la flexibilité pour pouvoir organiser ces options demain » continue Robert Irlinger. BMW se limite à annoncer 25 modèles électrifiés d’ici 2025, dont 12 électriques purs, le reste en voiture hybrides. « L’autonomie des modèles atteindra 500 km » assure-t-il.

Seul le premier modèle de cette nouvelle architecture a été présenté, ou plutôt esquissé en 2017, l’iNext, un crossover totalement électrique, qui sera commercialisé en 2021. Pour les autres modèles, il faudra attendre les annonces. D’ici là deux voitures électriques, une MINI et un SUV BMW X3, sortiront encore sur la base des plateformes existantes, respectivement en 2019 et 2020.

Cette timidité apparente sur l’identité des futurs modèles électrifiés tient à la demande future difficile à déterminer aujourd’hui. Les voitures électriques sont encore fort peu vendues (moins de 1% des immatriculations en 2017 en Belgique), le public ne les connaît guère. BMW semble réticent à se lancer directement dans la voiture purement électrique et préfère organiser une architecture flexible pour la prochaine génération d’autos, optimisée pour des motorisation très différentes. Elles devront être conçues pour recevoir des batteries sous le plancher sans empiéter sur l’espace des passagers et des bagages.

Une autre voie que celle de Tesla

Cette approche « flexible » impose à BMW une gymnastique technique complexe, mais paraît nécessaire pour faire face à toutes les hypothèses : BMW évalue les parts de marché du marché des voitures électrifiées à une fourchette fort large de 15% à 25% des ventes en 2025. Par « électrifiées », il entend à la fois des modèles hybrides et purement électriques. « Ce sera en fin de comptes aux clients de décider » dit Peter Heinrich, CEO de BMW Belux. BMW suivra la demande. Les nouvelles plateformes permettront de multiplier rapidement des modèles électriques nouveaux si c’est nécessaire.

BMW électrifie ses voitures... avec prudence

Pourtant BMW a plutôt été plus loin que ses concurrents allemands, en commercialisant dès 2013 un modèle conçu uniquement pour la motorisation électrique, avec une carrosserie en fibre de carbone, la i3. Elle connaît un sort singulier : il s’en vend chaque année davantage, alors que le destin classique d’un modèle est de connaitre un déclin après quelques années. « L’an dernier, on en a encore vendu 18% de plus en Belgique » avance Peter Heinrich. BMW en a distribué globalement 31.500 l’an dernier, 29.000 en 2016. « En octobre, nous étions sold out pour ce modèle » dit Robert Irlinger, qui pense que les ventes seront encore meilleures en 2018. Le modèle i3 a été amélioré avec une autonomie augmentée de 200 à 300 km, et va sorti en version « sport », l’i3s.

En 2017, le constructeur bavarois a vendu 2,4 millions de voitures (+4.1%) sous les marques BMW, MINI et Rolls Royce. Dont 103.080 autos électrifiées (hybrides et pures électriques), en croissance de 65,6%.

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