L'Audi e-tron au Salon de l'Auto à Bruxelles © Belga

Audi veut vendre 2.500 e-tron cette année en Belgique

En 2018, les marques premium allemandes Audi, BMW et Mercedes ont laissé quelques plumes sur le marché belge. Mais elles comptent renouer avec la croissance cette année. Et surtout intensifier l’offensive tant attendue contre Tesla. « Nous misons sur la vente de 2.500 Audi e-tron en Belgique », déclare Denis Gorteman, le CEO de D’Ieteren Auto, importateur d’Audi en Belgique.

Au Salon de l’Auto de Bruxelles, les marques premium dégainent leurs modèles électriques. Et les vendeurs admettent sans scrupule que ceux-ci sont destinés à concurrencer leur grande rivale Tesla.

« Nous avons beaucoup de respect pour Tesla », souligne Denis Gorteman. « Mais l’Audi e-tron est une voiture de qualité et de style allemands, aux nombreuses innovations. De plus, l’e-tron est légèrement meilleur marché qu’une Tesla. Son prix de départ est de 82.400 euros et il coûte en moyenne 90.000 à 95.000 euros. »

La production de l’Audi e-tron, le premier modèle électrique de la marque premium aux anneaux, va bon train depuis des mois déjà à Forest sur la base d’un système à deux équipes. Les ventes effectives ont débuté le 15 janvier. « Nous avions déjà enregistré 750 précommandes en Belgique », se réjouit Denis Gorteman qui roulera lui-même dès fin mars en e-tron. « Ces clients ont en quelque sorte acheté leur voiture en aveugle puisque que ni le prix ni les caractéristiques de la voiture n’étaient connus. Depuis lors, nous avons noté 70 commandes supplémentaires. »

Denis Gorteman prévoit de vendre pas moins de 2.500 e-tron en Belgique cette année. C’est remarquable, quand on sait que les ventes totales avoisinaient les 29.000 unités l’an dernier. De plus, ces 2.500 e-tron représentent à peu près deux tiers des ventes globales de véhicules électriques en Belgique en 2018, soit 3.648 immatriculations. « Nous sommes confiants », affirme Denis Gorteman. « 99% de ces e-tron seront des véhicules de société. Cela montre à nouveau que celles-ci sont à la pointe en matière de nouvelles technologies et d’innovation. » Les voitures-salaires représentent 70% des ventes d’Audi, avec l’A4 en tête (10.000 unités).

Denis Gorteman préfère envisager l’avenir que regarder dans le rétroviseur. Les ventes d’Audi ont reculé de près de 14%. « 2018 est une année à oublier », soupire le grand patron. « Nous n’étions pas prêts pour répondre au durcissement des normes d’émission, ce qui a entraîné la forte baisse de nos ventes au cours du deuxième semestre. Mais les choses vont très certainement s’améliorer en 2019. Les commandes sont déjà supérieures de 30% par rapport à celles du début 2018. »

Reculer pour mieux sauter

Même son de cloche chez Mercedes-Benz. La marque premium allemande a vu ses ventes diminuer de 5,1%. « Après sept ans de croissance ininterrompue », nuance Niels Kowollik, directeur de Mercedes-Benz Belgique. « Le passage tardif aux nouvelles normes nous a coûté plus de 30% de croissance en volume. Cela nous a surtout porté préjudice sur le marché des véhicules de société. »

Mais Niels Kowollik n’y voit lui aussi qu’une baisse temporaire. Cette année, Mercedes-Benz renouera avec la croissance. Mieux : le constructeur allemand veut devenir le leader dans le segment premium d’ici 2020, alors que le fossé avec BMW représentait encore 4.500 voitures l’an passé. « La Belgique est un marché très compétitif. Y compris en raison de la grande importance des voitures de société, laquelle implique de gros volumes comprimant toujours les marges. C’est pourquoi nous réalisons la moitié de nos ventes auprès des particuliers, cela rapporte davantage. »

Mercedes-Benz possède aussi son propre véhicule électrique dans le segment SUV supérieur : l’EQC 400, dont les ventes débuteront en avril. Son prix n’a pas encore été annoncé.

La troisième marque allemande premium, BMW, ne proposera une voiture électrique dans le segment supérieur qu’en 2020. Le constructeur bavarois a lui aussi vu ses ventes baisser l’an dernier, en l’occurrence de 5%. Un recul à imputer également au durcissement des normes d’émission, mais étonnamment dans un sens inverse. « La fiscalité belge a favorisé les voitures répondant aux anciennes normes », déclare Eddy Haesendonck, directeur de BMW Belgique. « Avec pour conséquence que ce sont surtout les voitures de nos concurrents qui ont été vendues au premier semestre de 2018. En revanche, nous avons vu nos ventes croître la deuxième moitié de l’année, au moment où les normes plus sévères ont été rendues obligatoires. » Eddy Haesendonck table sur une légère croissance en volume en 2019.

Les voitures de société sont également importantes pour BMW puisqu’elles représentent 80% des ventes. Mais la moitié d’entre elles sont acquises par des indépendants et des PME, ce qui implique généralement un nombre très limité d’exemplaires. En 2018, le SUV X1 était le modèle BMW le plus vendu avec 8.000 unités. Cette année, le constructeur veut notamment se démarquer avec le X7, un SUV de taille au propre comme au figuré (100.000 euros). Il souhaite en vendre 180 unités en Belgique.

Jaguar défie aussi Tesla

Deux autres marques premium, Jaguar et Volvo, s’en sont mieux sorties l’année dernière. Les ventes de Jaguar ont même augmenté de près d’un quart, pour flirter avec les 4.000 voitures. « Ce chiffre global comprend 350 exemplaires de l’I-Pace. Ce modèle électrique est en vente depuis octobre », précise Isabelle Michiels, porte-parole de la société britannique. « L’I-Pace concurrence la Tesla et l’Audi e-tron. Mais il affiche un prix moins élevé (80.000 euros environ). » La moitié des Jaguar vendues sont aussi des voitures-salaires. « Nous tablons sur une nouvelle croissance en 2019, mais elle sera moins prononcée qu’en 2018 dans la mesure où nous ne lançons aucun nouveau modèle cette année. »

Pour conclure, Volvo a vu ses ventes grimper de près de 12%. Plus de 20.000 exemplaires ont trouvé preneurs. « Nous n’avions jamais vendu autant de voitures », déclare Wim Maes, directeur pour la Belgique. « Ces chiffres favorables ne nous ont pas vraiment surpris. Nous avons sorti de nouveaux modèles, comme la S60 et le XC40. En outre, tous nos véhicules étaient conformes aux nouvelles normes d’émission de manière anticipée. » Les voitures hybrides et électriques sont également en vogue chez Volvo, avec 3.000 exemplaires vendus l’an passé. « Nous proposons six modèles hybrides et, dans deux ans, nous aurons trois modèles électriques. » Les voitures de société représentent la moitié des ventes du constructeur suédois.

Traduction : virginie·dupont·sprl

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