La ville de Kotor au Monténégro est devenue une station balnéaire huppée au bout des bouches de Kotor. © Leisa Tyler/getty images

Riverains des mers des Balkans au Caucase

Dans Là où se mêlent les eaux (La Découverte, 354 p.), Laurent Geslin et Jean-Arnault Dérens emmènent le lecteur à travers les mers Adriatique, Ionienne, Egée et Noire, des Balkans au Caucase, d’abord sur un voilier, puis par transports routiers le long des côtes. Parcourant l’Italie, la Croatie, la Slovénie, le Monténégro, l’Albanie, la Grèce, la Turquie, la Géorgie, la Russie, l’Ukraine et la Moldavie jusqu’au delta du Danube, ils agrémentent ce périple de visites dans des lieux chargés d’histoire, parfois enfouie, parfois très prégnante, avec le souci toujours d’y rencontrer leurs habitants. Une mosaïque insoupçonnée de minorités apparaît alors entre les Albanais du sud de l’Italie, les Slovènes de Trieste, les Noirs du Monténégro, les Albanophones orthodoxes de Grèce, les chrétiens de Smyrne, les Tcherkesses de Turquie, les Mingrèles de Géorgie… L’érudition des deux journalistes sur l’histoire de ces régions permet d’appréhender chaque fois ces communautés dans leur complexité, liée souvent à un passé douloureux. Il en va ainsi des Tcherkesses venus du Caucase et réfugiés sur les bords turcs de la mer Noire qui expliquent ne pas avoir mangé de poisson pendant plusieurs générations  » car ceux-ci s’étaient nourris du corps de nos ancêtres « .  » Dans l’obscurité, les fantômes des peuples oubliés se lèvent pour souffler sur les braises « , avertissent Laurent Geslin et Jean-Arnault Dérens. C’est le mérite des auteurs de nous les faire redécouvrir dans ce récit passionnant.

Riverains des mers des Balkans au Caucase

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