Horst Seehofer, le ministre allemand de l'Intérieur : barre à droite sur les réfugiés. © Michele Tantussi/reuters

Merkel otage de ses alliés bavarois

Un divorce menace la grande coalition gouvernementale allemande formée par Angela Merkel après les dernières élections de septembre 2017. Motif de la brouille ? Les migrants, encore et toujours. Ministre de l’Intérieur et président de la CSU (parti de droite), Horst Seehofer a lancé, le 18 juin, un ultimatum de deux semaines à Angela Merkel sur la question du droit d’asile. Il expirera après le Conseil de l’Union européenne, prévu les 28 et 29 juin à Bruxelles, au cours duquel la question de l’accueil des migrants doit être abordée. Seehofer entend refouler à la frontière les demandeurs enregistrés par un autre pays que l’Allemagne. Il propose la création d’un  » axe de volontaires  » pour s’attaquer, en Europe, aux clandestins. La chancelière (qui, elle, dirige la CDU, au centre-droit) a répondu nein au  » grand plan sur l’immigration  » de son ministre, car elle refuse d’agir de façon unilatérale, en dehors du cadre européen. Voilà trois ans que le feu couve entre Angela Merkel et la CSU – partenaire de la CDU depuis 1949. Le parti bavarois avait accepté à contrecoeur la décision d’ouvrir les frontières à plus d’un million de demandeurs d’asile, syriens pour la plupart. Seehofer avait qualifié ce choix de  » capitulation de l’Etat « . A présent, ce dernier craint que son parti ne voie son hégémonie régionale s’affaiblir au profit d’Alternative pour l’Allemagne (AfD). La CSU se montre d’autant plus exigeante que Merkel ne peut se passer d’elle, les députés du SPD et de la CDU ne lui garantissant pas une majorité. Les conservateurs bavarois se savent soutenus par l’opinion. Selon un sondage de la chaîne publique ARD, 62 % des Allemands considèrent que les étrangers sans papiers arrivant aux frontières doivent être refoulés.

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