Paul Kagame président du Rwanda : un pouvoir autoritaire qui n'autorise pas la critique journalistique. © Jean Bizimana/REUTERS

Rwanda : répression des médias et fantasmes

Anjan Sundaram est un reporter indien qui a travaillé depuis l’Afrique pour plusieurs médias américains. Dans Bad News (Marchialy, 238 p.), il raconte son expérience de formateur de journalistes au Rwanda au tournant de 2010 dans le cadre d’un programme de l’Union européenne. Le régime du président Paul Kagame réprime la presse indépendante par pressions économiques, intimidations personnelles, voire par assassinats. La mission est donc un véritable défi. C’est la partie la plus intéressante du livre. Quelle attitude le formateur doit-il adopter : laisser les journalistes attaquer de front le pouvoir ou leur suggérer de traiter des thèmes moins polémiques, mais d’une façon qui pourra transformer la société ? Au plus près de ses confrères, l’auteur décrit en profondeur leurs questionnements et leurs angoisses. Mais cette proximité l’amène aussi à nourrir une suspicion, peu journalistique, d’arbitraire répressif pour la moindre action du gouvernement rwandais, une campagne de sensibilisation à l’accouchement à l’hôpital, un programme de remplacement des toits de chaume de huttes, l’interdiction des vendeurs à la sauvette et des musiciens de rue  » de peur que la musique ne permette de faire circuler des messages subversifs et d’organiser la contestation « , ou la construction de  » routes qui permettaient ainsi à l’Etat de contrôler le peuple « . Le plaidoyer pour la liberté d’expression d’Anjan Sundaram s’en trouve dès lors déforcé.

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