Dans la zone d'activité Géothermia, en bordure d'autoroute, les entreprises se chaufferont exclusivement grâce à l'énergie géothermique. © DR

Vers l’écologie industrielle

L’hybridation énergétique des parcs d’activité économique est au coeur de la transition énergétique juste et maîtrisée inscrite dans le plan stratégique 2017-2019 de l’intercommunale Idea.

 » Idea souhaite que les entreprises soient en autoconsommation de mix énergétique et qu’elles utilisent le photovoltaïque, l’éolien et la biomasse avec les gestionnaires de réseaux et l’intercommunale pour aller vers une écologie industrielle « , souligne sa directrice Caroline Decamps.  » Mons est à l’avant-garde de la transition énergétique. Elle est une des premières villes wallonnes au positionnement énergétique et environnemental très fort dans les sites économiques, les institutions, les universités, les hôpitaux, les nouveaux quartiers…  »

Quelques exemples ? Géothermia, d’abord. Dans cette zone d’activité économique de 42 ha, inaugurée en février dernier en bordure d’autoroute, les entreprises se chaufferont exclusivement grâce à l’apport de l’énergie géothermique, c’est-à-dire un système de chauffage sans émission de CO2, alimenté par une eau à 73 degrés, puisée dans la nappe phréatique à plus de 2 000 mètres de profondeur. Le site héberge déjà l’entreprise Façozinc et pourra, à terme, créer plus de 800 emplois. Idea prévoit aussi l’implantation d’un réseau de chaleur géothermique destiné à alimenter le quartier de l’hôpital Ambroise Paré avec le projet Porte de Nimy.

Un chauffage sans émission de CO2

Depuis 2010, Idea mène une expérience pilote d’écologie industrielle sur le zoning de Tertre. Pendant deux ans, avec huit industriels et la Ville de Saint-Ghislain, l’intercommunale a identifié l’ensemble des flux de matières, d’eau et d’énergie générés à l’échelle du zoning, en vue de détecter des pistes de symbioses industrielles afin d’accroître la compétitivité économique des entreprises, tout en diminuant leur impact environnemental.

Fin 2016, Carlo Di Antonio (CDH), ministre wallon de l’Environnement, annonçait l’octroi d’un financement de 424 710 euros pour la mise en oeuvre d’un projet pilote d’épuration mutualisée sur l’éco-zoning. De plus, après dépollution du site Carcoke (20 ha), des serres industrielles pour maraîchage pourraient utiliser la chaleur et le CO2 émis par les entreprises voisines. Dans le même esprit, au coeur de la station d’épuration de Wasmuël, l’intercommunale a créé une installation innovante de séchage solaire et géothermique des boues d’épuration destinées à l’agriculture. En septembre dernier, cette installation remportait le prix  » infrastructures  » dans le cadre des Green Solutions Awards.

Les universités explorent évidemment avec grand intérêt le crucial domaine de l’énergie. Le Certec, centre de recherche de l’UCL installé à Seneffe, effectue des recherches sur le stockage de l’énergie, tandis que Resized est un projet de recherche sur les quartiers zéro énergie, mené par l’Institut de recherche en énergie (Umons). En 2016, l’Umons, qui développe aussi deux projets de recherches sur la géothermie, lançait des travaux sur le site du Joncquois pour favoriser l’indépendance énergétique de l’amphithéâtre Richard Stiévenart (700 places) par le recours à la géothermie. En juin dernier, elle installait 2 700 panneaux photovoltaïques. Les investissements qu’elle a consentis depuis 2012 ont permis de réduire sa facture énergétique de 30 %.

PAR CAROLINE DUNSKI

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