© Philippe Wojazer/reuters

Le naufrage de Fillon vu de l’intérieur

« Pendant ces événements inédits, je me suis souvent fait la réflexion que ma famille politique était victime d’une forme d’emprise mentale. […] L’utilisation à outrance de la victimisation, une caractéristique sectaire, a marqué toute la campagne.  » Celui qui décrit, dans le très explicite Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ? (First, 206 p.), le fiasco de la candidature du leader de la droite française à l’élection présidentielle n’est pas n’importe qui. Député Les Républicains jusqu’aux dernières législatives, Georges Fenech a été, de 2008 à 2012, président, nommé par Nicolas Sarkozy, de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre… les dérives sectaires (Miviludes). Et, dans l’incroyable scénario d’une élection imperdable perdue, il fut le premier au sein de la droite à appeler à un retrait de la candidature de François Fillon, empêtré dans le Penelopegate. Ancien magistrat, il ne tolère pas sa stratégie de défense : la dénonciation d’une théorie du complot et les attaques contre les juges.  » Cette formidable atteinte au crédit de l’autorité judiciaire par un ancien Premier ministre ne pouvait que nourrir le populisme ou saper le pacte républicain « , note-t-il. Fillon n’est pas le seul à subir les foudres de l’auteur. Car ils furent nombreux au  » bal des hypocrites « . Même son mentor Nicolas Sarkozy est épinglé pour avoir proposé un  » marché de dupes  » à Alain Juppé : un soutien à sa candidature alternative à la condition qu’il s’engage à prendre comme Premier ministre un François Baroin avec lequel ses relations étaient exécrables… Un récit à la forme un peu convenue mais très éclairant.

Gérald Papy

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire