Ballet fantasmagorique

C’est le troisième livre publié par Karen Russell, 35 ans. Chaque fois, un délice d’inventivité qui vous entraîne sur les berges de l’enfance, au bord de flots fabuleux. Des vampires dans la citronneraie, son deuxième recueil de nouvelles, louche sur Prévert, univers chimérique voilé de frousse. Un couple de suceurs de sang tente d’étancher sa soif au jus d’agrumes dans un verger cramé par le soleil ; de longues Japonaises se muent lentement en vers à soie au ventre gonflé de fils chatoyants ; une masseuse aux doigts d’or transforme les souvenirs sanglants d’un jeune vétéran revenu d’Irak couvert de tatouages. On y croise aussi des hordes de mouettes, des chevaux peu banals, des krills et des baleines. Autant de fantasmagories oniriques, inégales mais toujours surprenantes. Karen Russell est une charmeuse d’imaginaire, une alchimiste transmutant rêves et cauchemars en élixir de fantaisie. Bienvenue dans ses magies.

Des vampires dans la citronneraie, par Karen Russell, trad. de l’anglais (Etats-Unis) par Valérie Malfoy, Albin Michel, 318 p.

S. B.

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