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La poésie, salut ou perte de l’Iran ?

Pour approcher au plus près les Iraniens dans la collection L’Ame des peuples des éditions Nevicata, il n’y avait sans doute pas meilleur vecteur que la poésie. Grand spécialiste du Moyen-Orient, le journaliste Jean-Pierre Perrin le démontre avec Iran. La prière des poètes (96 p.) quand il explique que le Divân du mystique persan Hafez (1325 – 1390) rivalise avec le Coran dans les chaumières iraniennes. Interrogée par l’auteur, Leili Anvar, maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales de Paris, va même jusqu’à penser que  » l’Iran n’a jamais été préoccupée d’avoir un système politique non oppressif parce que les Iraniens possédaient la poésie « .  » Espace de liberté par excellence « , elle refrénerait les aspirations de la population à la démocratie… En l’occurrence, le système politico-religieux iranien est là aussi pour restreindre le champ démocratique. Depuis la révolution islamique de 1979, le système mis en place par les ayatollah a verrouillé le processus électoral. Aujourd’hui, le spectre politique ne s’étend même plus entre conservateurs et réformateurs mais, au sein des conservateurs, entre ceux qui pensent que l’ouverture économique, permise par le desserrement des sanctions après l’accord sur le nucléaire, peut conforter le régime et ceux qui la redoutent pour ses conséquences sur la société (lire en page 76).  » On peut introduire le communisme de marché en Chine mais, dans un système de nature religieuse, on ne peut réformer Dieu « , souligne Clément Therme, docteur en sociologie de l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève. Eclairant.

Gérald Papy

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