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Sans frontières

Après avoir planté le décor culturel – nouveau théâtre, opéra rénové, Boverie -, Liège se veut en 2030 une  » plaque tournante  » pour les créateurs de tous horizons.

Installées dans le quartier Saint- Léonard, sur le site de l’ancien charbonnage Bonne Espérance/Batterie, les résidences-ateliers Vivegnis (Ravi) accueillent, depuis 2013, une douzaine d’artistes par an qui, pendant trois mois, bénéficient d’un atelier, d’un logement, d’une bourse et de l’appui d’une structure opérationnelle.  » Nous avons structuré notre politique culturelle en fonction de certains axes stratégiques, dont l’accès à la culture, le soutien à la création, la participation des acteurs, l’accueil de la diversité et l’expression internationale, avec la volonté de placer Liège sur la carte des villes qui comptent en Europe « , explique à ce propos l’échevin de la culture et de l’urbanisme Jean-Pierre Hupkens (PS).

Un tiers des résidences est ainsi attribué à des artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les deux autres tiers à l’international avec des créateurs venus d’Inde, du Canada, du Mexique, d’Italie, de Finlande…  » Nous avons cherché à sortir de cette posture de prescripteur de pauvres subsides au profit d’un rôle de plaque tournante entre les différents opérateurs culturels du territoire.  »

La Ville loue par ailleurs une partie du bâtiment du Ravi au Comptoir des ressources créatives (CRC), qui propose des espaces mutualisés pour artistes, de même qu’une série de services utiles à la communauté des créateurs. Aujourd’hui en plein développement, le CRC est aussi à l’initiative de la coopérative DynamoCoop qui a fait l’acquisition, non loin de là, du hangar Dony : 1 500 m2 dédiés à des espaces de travail et de stockage pour quelque 80 artistes. Une dynamique qui a par ailleurs débouché sur l’acquisition en Outremeuse de l’ancien Cirque Divers, lieu mythique de la culture alternative liégeoise, pour y installer un nouvel  » incubateur culturel  » – à la fois salle de concert, d’expo, de création – baptisé KulturA.

Un centre d’art contemporain sinon rien ?

Le plasticien Alain De Clerck est ravi qu’une salle d’exposition ait été intégrée à ce qui promet d’être le nouveau vivier festif et créatif liégeois. Mais c’est à son sens insuffisant.  » Ce qui manque vraiment à Liège, c’est un centre d’art contemporain « , souligne celui qui est à l’origine de la Space, une collection d’art contemporain constituée à partir des menue monnaie récoltée dans l’horodateur de la Spac (sculpture publique d’aide culturelle), arc métallique cracheur de flamme, installé sous les fenêtres de l’échevinat de la culture.  » Liège a besoin d’un lieu ambitieux dédié à la jeune création, digne du Wiels de Bruxelles ou du Smak de Gand « , affirme-t-il. Alain De Clerck n’a d’ailleurs pas renoncé au vieux rêve nourri par le milieu artistique depuis la candidature de Liège au titre de Capitale culturelle européenne 2015 : investir la Dentisterie, bâtiment moderniste et ancienne propriété de l’université de Liège, sur le site de Bavière.  » C’est un lieu parfait, une des premières choses qu’on voit quand on arrive à Liège, un véritable phare culturel entre Liège, Maastricht et Aix « , rappelle-t-il. Un rêve  » eurégional  » que pourrait bien compromettre le nouveau projet de  » Bavière développement « …

Par Julie Luong

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