Les immeubles de rapport sont moins prisés

Gestion délicate et infractions urbanistiques ont modéré les ardeurs des investisseurs. Tandis que les terrains deviennent introuvables et que le prix des parkings ne cesse de grimper.

Qu’en est-il des autres biens qui composent le marché bruxellois ? L’évolution la plus intéressante concerne les immeubles de rapport. Alors que, jusqu’il y a quelques années encore, ceux-ci étaient portés aux nues par les candidats investisseurs, qu’ils soient professionnels ou simples particuliers, il semble que leur cote de popularité ait pris un coup en 2016. Parce que la gestion locative n’est pas une tâche à prendre à la légère. Entre chômage locatif et expulsions difficiles de locataires, beaucoup de propriétaires bailleurs en ont fait les frais. Parce que, aussi, et surtout,  » les règlements urbanistiques et administratifs sont de plus en plus contraignants « . Nombre de ces biens n’ont pas été divisés en bonne et due forme, et leur régularisation s’apparente souvent à un parcours du combattant. Ce qui amène les notaires à faire la distinction entre  » l’immeuble de rapport construit dès l’origine sous cette appellation ou transformé mais reconnu comme tel à l’urbanisme, qui se vendra au prix de marché  » et  » l’immeuble unifamilial sauvagement divisé en plusieurs logements, qui pourra subir une moins-value si l’acquéreur doit prendre à sa charge la procédure de régularisation urbanistique et subir le risque que le nombre de logements en l’état ne soit pas reconnu par la commune « . De quoi inciter les investisseurs à se tourner vers d’autres produits : kots étudiants, appartement ou chambre en résidences-services et séniories…

Reste que, dans les statistiques – peu fournies… – des notaires bruxellois, le prix des immeubles de rapport a augmenté : + 5,4 % par rapport à 2015, à 485 000 euros (prix médian). Les écarts entre les communes sont toutefois importants : de 300 000 euros à Saint-Josse-ten-Noode à… 746 500 euros à Woluwe-Saint-Lambert. Entre les deux, Jette est étonnamment bien placée puisqu’elle occupe la 4e position du classement, après Uccle et Evere, mais devant Ixelles, forte d’un tarif médian de 610 000 euros. Une évolution que Me Olivier Neyrinck, dont l’étude y est située, ne s’explique pas vraiment.  » C’est peut-être dû au fait que le parc immobilier de Jette est assez jeune, avance-t-il. On y trouve beaucoup de petits immeubles des années 1950-1960, de trois, quatre logements, sans ascenseur et en bon état. Les charges y étant faibles ou inexistantes, ils se vendent vite et cher.  » Idem pour Laeken, plus chère que Saint-Gilles, Etterbeek, Auderghem ou Forest.

Rares terrains, chers parkings

Pour le reste, les terrains sont en voie de disparition. En 2016, leur prix médian a baissé de 16,1 %, glissant de 677,4 à 568,4 euros le mètre carré. Néanmoins, nuancent les notaires de la capitale, leurs chiffres se sont basés sur… moins de dix transactions et sont donc  » purement informatifs « . Ils ne se font l’écho d’aucune réelle tendance, si ce n’est le fait que l’absence de friches disponibles rend plus populaire l’acquisition pour démolition et reconstruction.

Enfin, les parkings et garages sont toujours aussi demandés.  » Depuis trois ans, leur prix gagne 1 000 euros par an « , soulignent les notaires bruxellois. Soit 25 000 euros en 2016 (+ 8,7 % par rapport à 2015).

PAR FRÉDÉRIQUE MASQUELIER

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