L'ambition est de créer un musée d'envergure mondiale. © HATIM KAGHAT POUR LE VIF/L'EXPRESS

Le pompidou bruxellois

Le Musée d’art moderne et contemporain qui prendra place dans les anciens garages Citroën, le long du canal, s’est trouvé un partenaire français prestigieux : le centre Pompidou. Les travaux devraient débuter en 2018 et s’achever en 2020.

Longtemps, le milieu culturel évoquait le Guggenheim… Mais le 29 septembre dernier, le ministre-président de la Région bruxelloise Rudi Vervoort (PS) a surpris tout le landernau en signant un protocole d’accord avec le président du centre Pompidou. Sa promesse : offrir un nouveau musée d’art contemporain à Bruxelles pour 2020. En espérant réussir là où le musée Guggenheim a finalement échoué, après moult tentatives : la création d’un musée d’envergure mondiale, au coeur de la capitale. Le centre Pompidou, à Paris, est un des trois acteurs majeurs pour l’art moderne dans le monde avec la Tate, à Londres, et le MoMA à New York. S’il possède près de 120 000 oeuvres – dont à peine 10 % sont actuellement exposées -, il a déjà décentralisé une partie de ses collections pour les diriger vers les cimaises du centre Pompidou-Metz, inauguré en 2010, ainsi qu’à Malaga. Ce qui fait craindre au secteur culturel que le mégaprojet ne sera, en fin de compte, qu’une succursale de plus d’un musée qui déborde et qu’il cherchera surtout l’événementiel pour espérer la fréquentation annoncée. Mais que l’on ne s’y trompe pas. Le  » Pompidou bruxellois  » aura sa propre âme : une sensibilité belge coulée dans une chair européenne.

Si on ignore encore tout de sa forme, le nouveau pôle culturel bruxellois projette d’acquérir ses propres collections (sous conseil avisé de son mentor parisien) et fera la part belle à l’architecture et aux créations belges. Serge Lasvignes, le directeur du centre Pompidou, le compare d’ailleurs au Louvre Abu Dhabi, où un grand musée aide à la création d’un autre grand musée. La date d’ouverture au public est prévue pour 2020.

La future institution culturelle franco-belge sera logée dans les anciens garages Citroën, rachetés par la Région en 2015 pour 20,5 millions d’euros. Cet écrin moderniste de 35 000 m2, situé le long du canal, à Yser, sera divisé en deux : 15 000 m2 seront consacrés aux arts couvrant la période 1920-2020, à côté desquels un espace de 9 000 m2 sera reconverti en un  » musée de l’architecture  » qui reprendra le Centre international pour la ville, l’architecture et le paysage (Civa) et toutes ses collections.

Un concours international d’architecture mettra plus d’un bureau sur les dents. Il sera lancé très bientôt pour choisir, d’ici à l’été 2017, celui qui mènera la rénovation.  » Cette démarche qui consiste à aménager une architecture industrielle pour en faire un musée me plaît beaucoup. Ça se rapproche plus du Lingotto à Turin, cette ancienne usine Fiat reconvertie en centre culturel et commercial. Alors qu’au centre Pompidou, on a fait le contraire : on a construit un musée en jouant à l’architecture industrielle « , explique Serge Lasvignes. Les travaux devraient débuter en 2018 et s’achever en 2020, pour un coût de 140 millions d’euros. Selon toute vraisemblance, Yves Goldstein, ex-directeur de cabinet du ministre-président Rudi Vervoort (PS) devrait en prendre les rênes.

PAR DORIAN PECK

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