Le plan Air, climat, énergie prévoit d'exploiter le potentiel que représentent les surfaces de toitures. © ARNAUD OSTROWSKI/REPORTERS

Bruxelles et le défi photovoltaïque

Le Vif

Pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, Bruxelles mise sur son grand potentiel photovoltaïque et valorise les énergies renouvelables.

Entre les divers objectifs européens et nationaux, le gouvernement bruxellois a pris l’engagement de réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2025. Pour atteindre ce but, il faudra inévitablement agir sur les performances des bâtiments, mais aussi développer les énergies renouvelables.

Avec les 64 millions de mètres carrés qu’ils occupent, les bâtiments bruxellois représentent plus de 70 % de la consommation d’énergie de la Région, mais aussi une part importante des émissions polluantes. Lorsqu’on sait que près de 95 % de ces bâtiments ont été construits avant 1981, ces statistiques n’étonnent pas. Mais elles soulignent l’importance d’intervenir au niveau du bâti pour assurer une capitale plus durable dans le futur. Des mesures ont déjà été adoptées avec, notamment, l’obligation de construire selon des normes passives (un peu aseptisées) dès 2015 ou encore le programme des bâtiments exemplaires. Bruxelles entend cependant aller plus loin et s’est dotée en 2016 d’un plan régional Air, climat, énergie rassemblant 64 mesures et 144 actions à mener d’ici à 2025.

Les autorités entendent elles-mêmes montrer l’exemple en équipant de panneaux photovoltaïques une série de bâtiments (écoles, institutions, crèches…) publics. Ceux-ci bénéficieront de la propriété des installations, mais les autorités récupéreront les certificats verts dans l’optique de créer un fonds de roulement qui financera ensuite d’autres installations. Il est prévu que d’ici à 2020, cinquante projets de ce type soient menés chaque année.

De nombreux défis

Outre la performance énergétique des bâtiments, les gros enjeux pour que la capitale atteigne les différents objectifs écologiques européens, nationaux et régionaux se situent au niveau des énergies renouvelables. Or, comme l’indique le plan Air, climat, énergie,  » en raison d’une densité urbaine importante, le territoire de Bruxelles n’est pas propice au développement de toutes les sources d’énergie renouvelable.  » Les autorités évoquent par exemple l’  » impossibilité de mettre en oeuvre l’hydroénergie et d’implanter de puissantes éoliennes « .

La consommation d’électricité étant toutefois amenée à croître dans les prochaines années, ce plan Air, climat, énergie envisage de répondre aux besoins de la Région par l’importation d’énergie produite à partir de sources renouvelables hors du territoire de la capitale. Il est aussi prévu d’exploiter le potentiel que représentent les surfaces de toitures au niveau photovoltaïque, notamment en offrant des solutions simplifiées pour l’installation et l’exploitation des panneaux dans les immeubles en copropriété. Une étude est également en cours pour l’implantation, à Bruxelles, d’un centre de biométhanisation qui permettrait de valoriser les déchets organiques locaux. Enfin, parmi les pistes évoquées figure aussi la possibilité d’utiliser l’énergie géothermique dans les grands bâtiments tertiaires neufs.

Par Marie-Eve Rebts.

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