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Après le scandale Gial, la directrice l’affirme : les marchés publics ont été régularisés

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

Dix mois après les révélations sur les dysfonctionnements du Gial, cette asbl de la Ville de Bruxelles spécialisée en informatique, Mary-Odile Lognard, directrice, dresse le bilan : il n’y a plus de marchés publics attribués sans mise en concurrence, ni de directeur-consultant au statut de faux indépendant.

Que s’est-il passé chez Gial depuis ces révélations ?

Nous avons subi deux contrôles de l’ONSS, qui nous a dit avoir détaché quatre personnes à temps plein pendant six mois pour réaliser cette inspection. Les contrôleurs se sont d’abord penchés sur le statut du directeur et d’autres consultants indépendants pour analyser s’ils pourraient être assimilés à des salariés. Ils sont remontés sept ans en arrière. Nous n’avons pas encore reçu leurs conclusions (NDLR : selon certaines estimations, le redressement pourrait avoisiner 1,2 million d’euros). Le deuxième contrôle portait sur la vérification des comptes individuels des salariés et là, les inspecteurs sont remontés trois ans en arrière. Entre autres dépenses autorisées pour le personnel, ils n’ont accepté que 20 euros de frais Internet par mois, par exemple, alors que nous en avions accordé 27. Les sept euros de différence seront requalifiés en salaire et taxés. Tout le personnel, qui en a été averti, subira donc un redressement fiscal portant sur la période comprise entre juin 2015 et juin 2018. Les conséquences sont dures…

Gial peut-il faire un geste pour aider le personnel ?

Non. Légalement, Gial ne peut rien faire. Les montants diffèrent en outre de personne à personne.

Gial a-t-il aussi fait l’objet d’un contrôle fiscal ?

Oui. Mais rien ne nous a été reproché sur ce plan.

Qu’est-il advenu du directeur du développement indépendant mais employé par Gial pendant dix-huit ans ?

Il a quitté la maison à l’issue de son préavis, en juin dernier.

Mary-Odile Lognard.
Mary-Odile Lognard.© DR

A la fin de 2017, le bureau VDE Legal avait mené un audit approfondi chez Gial. Il avait conclu que plusieurs de vos marchés publics avaient été passés sans respect de la procédure légale. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Une quinzaine de marchés publics ont été régularisés, portant essentiellement sur les services de support : le recrutement en ligne, la consultation d’avocats, l’assurance soins de santé pour le personnel… Pour ce qui concerne l’entretien du bâtiment, nous allons nous inscrire dans le marché de la Ville de Bruxelles.

Avez-vous recruté du personnel supplémentaire pour veiller à ce que les marchés publics à venir soient correctement conclus ?

Un responsable des marchés publics a été engagé. Jusqu’à présent, à part au service des ressources humaines, nous n’avions pas de juriste alors que la structure emploie 139 personnes.

Avez-vous engagé d’autres personnes ?

Depuis lors, nous avons engagé douze personnes. Une dizaine d’autres postes sont encore ouverts. Dans le cadre d’un plan de transformation, notamment lié à la prise en charge du volet technologique du déménagement de l’administration de la Ville de Bruxelles, nous avons revu l’ensemble de la structure et supprimé des niveaux hiérarchiques pour favoriser la communication et la prise de décision. Nous déménagerons dans les nouveaux bâtiments de la Ville en 2021 ou 2022, de manière à nous profiler encore davantage comme son entreprise informatique. Gial changera d’ailleurs prochainement de nom, de logo et de charte graphique. Notre nouveau logo mettra l’accent sur notre lien avec la Ville de Bruxelles.

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