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Pour Bertrand Piccard, le beau geste, c’est « augmenter la qualité d’énergie positive qui circule sur terre »

Bertrand Piccard, 60 ans, psychiatre et explorateur (Solar Impulse).

Qu’est-ce qu’un beau geste ?

Une action qui permet d’augmenter la qualité d’énergie positive qui circule sur terre au lieu de la court-circuiter. Que ce soit dans nos paroles ou nos actions, nous avons le choix entre  » ajouter  » de la haine et de la violence ou, au contraire, la remplacer par de l’empathie et de l’amour. Le beau geste est donc toujours lié à une question spirituelle de bonté et de beauté, là où le mauvais geste ne sera jamais qu’un acte matériel et égoïste.

Qu’avez-vous récemment fait pour vous-même ?

L’été dernier, j’ai plongé au milieu de bancs de requins marteaux, une expérience qui m’a fait un bien fou et qui m’a permis de me reconnecter à la nature à l’état pur. C’était sublime.

Et pour votre entourage, privé ou professionnel ?

J’ai toujours essayé d’associer ma famille à la découverte de nouvelles manières de penser, d’autres cultures, d’autres religions ou d’autres manières de faire. Professionnellement, c’est de montrer aux gens qui m’entourent qu’ils sont profondément utiles dans ce qu’ils font.

Quel beau geste avez-vous posé pour des gens qui ne vous aiment pas ou que vous n’aimez pas ?

Pendant le tour du monde en ballon (NDLR : l’expédition Breitling Orbiter en 1999, sans escale et sans ravitaillement), un concurrent m’a vraiment fait du tort et ce, de manière délibéré et égoïste. Alors que nous allons fêter les vingt ans de l’expédition, j’ai quand même décidé de l’inviter. Je préfère faire le choix d’améliorer une relation plutôt que de la péjorer.

Qu’avez-vous lu, vu ou entendu récemment qui vous réconcilie avec la nature humaine ?

L’initiative de deux financiers français qui ont lancé un mouvement pour les entreprises bienveillantes : ils y prônent certes la bienveillance pour les employés mais aussi pour les clients et l’environnement.

Quel acte avez-vous posé dans votre vie et dont vous êtes le plus fier ?

La fondation Winds of Hope que j’ai créée après mon tour du monde en ballon. Elle se consacre aux souffrances oubliées d’enfants, comme le noma, une maladie qui leur détruit le visage en Afrique subsaharienne.

Quel acte a-t-on posé à votre égard et qui a changé votre vie ?

Le fait que mes parents m’aient toujours considéré comme un être responsable, digne de remettre tout en question alors même que je n’étais encore qu’un enfant.

Qui sont les personnes qui vous inspirent ?

Les grands explorateurs comme les astronautes du programme spatial américain, Neil Armstrong, John Glenn… et d’autres comme le plongeur apnéiste Jacques Mayol ou l’aviateur Charles Lindbergh. Grâce à mon père (NDLR : Jacques Piccard, océanaute qui a battu le record du monde de plongée sous-marine en 1960), j’ai eu la chance de tous les rencontrer. Et puis aussi, des explorateurs de la spiritualité comme Jiddu Krishnamurti, par exemple.

Quelle est la dernière chose que vous avez donnée ?

Je donne toujours 10 % de ce que  » mes tours du monde  » m’ont rapporté et ce directement, ou indirectement par les conférences ou les livres (NDLR : Bertrand Piccard est l’auteur du best-seller Changez d’altitude , Stock, 2014). C’est à des oeuvres de charité comme Winds of Hope, mais aussi La Croix-Rouge ou bien encore la fondation François-Xavier Bagnoud que j’offre cet argent. C’est un serment que je m’étais fait jeune et que je continue à honorer aujourd’hui.

Selon vous, le monde irait mieux si …

Il y avait plus d’empathie et de respect.

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