Le Jésus du Vif interpelle

Le numéro hors-série du Vif/L’Express  » Jésus, qui était vraiment l’homme de Nazareth ?  » retiendra l’attention de beaucoup, la mienne en particulier. […] Je rends hommage à la masse de documentation que vous avez recueillie auprès d’experts. Elle donne du relief à votre sujet. Il est convenu de dire, depuis Renan :  » Oui à Jésus, non à l’Eglise « . Il est vrai que les premiers conciles s’expriment avec des concepts qui ne sont pas ceux des sources premières, passage inévitable lorsque la première pensée chrétienne vient rejoindre la philosophie grecque, son platonisme en métaphysique, son stoïcisme en morale. Ils ont pris le risque d’obscurcir les lumières de la foi première, qui n’avait pas vocation à s’ériger en religion. Mais était-il possible de faire autrement que de donner à la foi les instruments institutionnels quand elle vient s’inscrire dans la durée ? Une autre doxa voudrait dire :  » Oui à Jésus, non à Dieu « . Le nom de Dieu est devenu imprononçable dans une société sortie de la religion, tant il est lié à une culture religieuse, qui n’est plus la nôtre. Mais la connaissance de Jésus peut-elle ignorer sa singulière relation à Dieu, critique du Dieu de la métaphysique autant que du Dieu du judaïsme de l’époque ? Depuis la Pentecôte, la foi en Jésus et en Dieu s’est dégagée du cadre culturel de sa naissance. Elle oblige à se faire entendre dans de nouvelles cultures, la nôtre sécularisée comprise. D’où une pluralité nécessaire, qui n’est pas au bout de son histoire.

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