Vingt ans de Vadot, vingt ans de l’euro

Début 1999, la monnaie européenne était lancée et La Semaine de Vadot démarrait dans Le Vif/L’Express. Le dessin, colorié à la main, demandait douze heures de travail ! Voici le meilleur des noces de porcelaine entre Vadot et l’Europe

L’irruption de l’euro

Le 1er janvier 1999, l’euro naît, en tant que monnaie européenne, alors uniquement sous forme scripturale, immatérielle (transferts électroniques et bancaires). Comme monnaie unique sonnante et trébuchante, fruit du Traité de Maastricht (1992), il entre en vigueur dans la vie courante, sous forme de pièces et billets, trois ans plus tard.

Un projet de paix

En 2005, le chancelier allemand Gerhard Schröder et le président français Jacques Chirac célèbrent les 60 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale. De Paul-Henri Spaak à Etienne Davignon, de Jean-Luc Dehaene à Guy Verhofstadt, la Belgique a toujours eu un rôle important dans l’élaboration et la défense du projet européen.

La guerre d’Irak

A la suite des attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis décident d’attaquer l’Irak de Saddam Hussein, accusé – à tort, comme ce sera révélé plus tard – par l’administration de George W. Bush d’avoir commandité les attaques et de posséder des  » armes de destruction massive « , et passent outre le Conseil de sécurité de l’ONU, la France affirmant qu’elle posera son veto. L’Union européenne refuse de suivre son allié américain, à l’exception de la Grande-Bretagne du Premier ministre Tony Blair. Embourbée dans le conflit après avoir stigmatisé la  » Vieille Europe « , la coalition menée par Washington et Londres demande à nouveau l’aide des Européens, en vain.

Elargissement XXL

Le 1er mai 2004, dix pays (Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, République tchèque, Slovénie et Slovaquie) rejoignent l’Union, suivis, en 2007, par la Roumanie et la Bulgarie, et, en 2013, par la Croatie. La question chypriote pose problème en raison de la partie nord de l’île, toujours revendiquée par la Turquie.

En 2005, la France et les Pays-Bas votent par référendum contre le projet de Constitution européenne. A la suite du Traité de Lisbonne de 2009, l’Union se dote d’un président du Conseil. Le Premier ministre belge Herman Van Rompuy est le premier à occuper le poste.

Comme l’avait dit sous forme de boutade le célèbre diplomate américain Henry Kissinger en 1970 :  » L’Europe, quel numéro de téléphone ?  »

Crise de la dette

Les P.I.G.S. (acronyme anglais peu flatteur pour Portugal, Ireland, Greece & Spain) sont au bord de la faillite et doivent être renfloués par l’Union européenne, au premier rang desquels figure l’Allemagne. En mai 2010, un plan d’urgence européen de 750 milliards d’euros est mis en place pour sauver la monnaie européenne. Ces pays, ainsi que Chypre, sont soumis à une cure d’austérité drastique et contraints de remettre de l’ordre dans leurs finances publiques.

Le dossier turc et la crise des migrants

Toujours candidate à l’adhésion, la Turquie voit s’éloigner son rêve sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan, qui opère un important tournant religieux et autocrate mais qui détient la clé de la question migratoire, la Turquie étant la porte d’entrée européenne des réfugiés fuyant la guerre en Syrie. La vague migratoire de 2015 en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique déclenche une vague europhobe et populiste sur le Vieux Continent.

Perfide Albion

Entrée dans l’Union à reculons en 1973, la Grande- Bretagne a toujours eu un pied dedans, un pied dehors, refusant par exemple d’abandonner la livre sterling pour l’euro, la monnaie unique entrant dans la vie quotidienne des Européens le 1er janvier 2002. Le 23 juin 2016, les Britanniques votent en faveur du Brexit, qui sera effectif le 29 mars 2019.

Quelles perspectives ?

La crise ukrainienne de 2013 oblige l’Union à définir ses frontières à l’Est, afin d’éviter l’affrontement avec le voisin russe. Face à une opinion publique de plus en plus tournée vers les partis extrémistes (Italie, Pologne, Hongrie, Allemagne, France et même Belgique) et alors qu’on vient de célébrer le centenaire de l’armistice de 1918, le projet européen est à la croisée des chemins : pourra-t-on éviter de retomber dans les travers ayant mené aux tragédies de 14-18, puis de 40-45 ?