Femmes en servitude
Aboli par l’Etat mauritanien, l’esclavage s’y poursuit sous des formes pernicieuses. Principales victimes, les femmes et les enfants du groupe des Haratines, appelés aussi Maures noirs, qui sont ensuite laissés à leur sort quand ils parviennent à se libérer. Les discriminations restent nombreuses à leur égard.
Bien que l’esclavage ait été officiellement aboli en 1981 par l’Etat mauritanien, et érigé en infraction en 2007, puis en crime contre l’humanité en 2012, l’esclavage dit » traditionnel » et la discrimination à l’égard de la caste des Haratines de Mauritanie sont encore monnaie courante (voir également page 68). Ce phénomène concerne en premier lieu les femmes et les enfants haratines dont une partie travaillerait encore comme esclaves pour les » Maures blancs » ou Beidanes, qui sont des Arabo-Berbères. Durant leurs vie d’esclave, les Haratines sont souvent maltraités, les femmes violées, et des familles entières se retrouvent à réaliser des travaux forcés pour les maîtres, sans contrepartie. Quand ils sont libérés, les Haratines sont délaissés par le gouvernement, livrés à eux-mêmes ; ils vivent dans des bidonvilles en marge de la société, n’ont pas accès à la santé, l’éducation ou encore, l’état civil. Il n’existe pas de données officielles sur cette pratique mais, selon les estimations de groupes internationaux antiesclavagistes (Global Slavery Index), jusqu’à 43 000 personnes subissaient cette situation en 2016, soit environ 1 % de la population totale.
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