Willy Demeyer lors de la déclaration de gouvernement de Charles Michel. © BELGA

Willy Demeyer : « Le poids de la N-VA est inhabituel »

Stagiaire Le Vif

Le bourgmestre de Liège s’inquiète de la mainmise de la N-VA sur l’ensemble des services de sécurité du pays.

Willy Demeyer, comme d’autres députés PS, a pour « mission » de surveiller la politique d’un membre du gouvernement fédéral. Dans son cas, il s’agit de Jan Jambon, ministre de l’Intérieur. Dans un entretien accordé à La Libre Belgique, il fait part de ses inquiétudes.

Jan Jambon « promet une politique en faveur de la sécurité », selon lui. Le député PS juge interpellant que cette volonté s’accompagne par une baisse de l’ensemble des budgets alloués à la police. Selon lui, ça aura forcément des répercussions sur le nombre de policiers : « Chaque fois que l’on retire un million au budget de la police, on supprime 18 policiers. On s’apprête à retirer 40 millions d’euros pour le financement des zones de police locale et 177 millions à la dotation fédérale et locale », soit 3 906 policiers « supprimés », selon le bourgmestre de Liège.

Interrogé sur la possibilité de faire payer la présence de la police sur un évènement (manifestation, match de football, bal, etc.), il estime une telle chose impensable. Il explique qu' »on peut vite toucher aux libertés constitutionnelles comme la liberté de manifester ». Pour lui, la sécurité doit être assurée par des services publics et non des agences privées ou encore par l’armée.

Pour Willy Demeyer, « le poids de la N-VA est inhabituel ». D’ordinaire, les postes-clés sont répartis entre partis, mais aussi entre communautés, pour une question d’équilibre. Dans la Suédoise, il y a « une mainmise de la N-VA sur la sécurité ». Un constat d’autant plus inquiétant pour lui que Theo Francken est en charge de l’immigration : « cette manière d’assimiler l’asile, l’étranger et la lutte contre le radicalisme, ça ne nous convient pas ».

« J’ai invité Jan Jambon à l’Opéra Royal de Wallonie »

Il a également été question des polémiques entourant deux ténors du PS. En ce qui concerne Yvan Mayeur et sa gestion de la manifestation nationale, il préfère attendre les résultats de l’enquête avant de se prononcer. Il revient néanmoins sur la difficulté de gérer une telle foule, un problème auquel il a déjà été confronté lors de matches du Standard. Une concertation entre les pouvoirs communaux et fédéraux est nécessaire dans ce genre d’événements, estime-t-il.

Paul Magnette a refusé d’inviter Jan Jambon à l’inauguration de l’hôtel de ville de Charleroi. Demeyer prend sa défense et met en avant les « circonstances très spéciales » à prendre en considération : la présence d’anciens combattants, quelques semaines après les déclarations de Jan Jambon sur la collaboration. À la place du ministre-président wallon, il se serait aussi posé la question. Mais il n’y a pas une interdiction formelle de côtoyer les ministres de la N-VA, comme le prouve le bourgmestre de Liège : « pour ma part, j’ai invité Jan Jambon à Liège à l’Opéra royal de Wallonie, car je sais qu’il aime ça ».

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