WikiLeaks – La Commission européenne autorise le blocage du site selon Assange

(Belga) Le fondateur du site WikiLeaks Julian Assange juge la Commission européenne complice du blocage de financement dont son site est actuellement la victime, a-t-il déclaré mardi via une téléconférence depuis l’ambassade d’Equateur à Londres. Il réagit ainsi à la décision de la Commission mardi de ne pas mener d’enquête relative à ce blocage, après 15 mois de délibération.

Mardi, la Commission européenne a estimé que la décision de Visa et MasterCard de ne pas permettre de transferts d’argent vers WikiLeaks « n’enfreint probablement pas la réglementation européenne ». Julian Assange s’est déclaré « surpris » du point de vue de la Commission alors que le Trésor américain a estimé qu’une telle décision n’avait pas lieu d’être et que le rapporteur spécial de l’ONU pour la liberté d’expression a condamné ce blocage. « 98% du financement européen de WikiLeaks est stoppé en raison de ce blocage. Nous avons déjà perdu 50 millions de dollars ainsi. C’est une peine de mort économique qui pèse sur WikiLeaks », a déclaré Julian Assange. Il indique par ailleurs que la Commission européenne contredit ainsi le Parlement européen qui a estimé le 19 novembre dans l’article 32 de sa résolution que les décisions arbitraires de blocage de financement d’organisations devraient être évitées. Alors que la journée de mercredi marquera le deuxième anniversaire de la divulgation de 250.000 câbles diplomatiques américains confidentiels (connu comme le « cablegate »), le site de divulgation de documents confidentiels WikiLeaks doit faire face à un blocage de son financement depuis décembre 2010. Visa Europe et MasterCard Europe, qui représente 97% des cartes de crédit en Europe, refusent depuis lors de transférer des fonds vers DataCell, la compagnie chargée de réunir l’argent collecté pour financer WikiLeaks. Selon Julian Assange, ce blocage est la conséquence de pressions exercées par les maisons-mères américaines des deux entreprises. En janvier 2011, le Trésor américain avait cependant estimé que rien ne justifiait de mettre WikiLeaks sur une liste noire qui empêcherait tout financement. Julian Assange a par ailleurs évoqué les conditions « difficiles » dans lesquelles il vit, enfermé depuis six mois à l’ambassade équatorienne au Royaume-Uni en raison de la menace d’extradition vers la Suède pour une affaire de moeurs. « Au moins, je peux continuer à travailler ici », a-t-il déclaré. (GEORGES GOBET)

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