Violences policières à Mortsel – Le SLFP juge inopportune une éventuelle suspension du policier

(Belga) La demande de la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet de suspendre un policier impliqué dans le décès d’un homme de 26 ans il y a trois ans au commissariat de Mortsel est inadéquate et inopportune, a affirmé samedi le syndicat libéral SLFP-Police.

« Trois ans se sont déroulés depuis le fait », relativise le syndicat dans un communiqué. Il estime qu’au visionnage du reportage de la VRT qui a relancé l’affaire jeudi soir, les policiers « n’ont été que les instruments des tergiversations entre le magistrat de garde et le médecin psychiatre ». Il souligne les tentatives des policiers de raisonner la victime et leur embarras face à une situation qui ne se dénoue pas « par le fait d’un désaccord juridico-médical ». Le syndicat assure que la scène de coups ne sort pas « du cadre de la proportionnalité et de la subsidiarité » du recours à la force « pour qui a un minimum d’expérience de terrain » et « connaît l’incroyable force que peut développer dans son délire une personne dans un état identique ou apparenté à celui du défunt », qui était sous l’influence d’amphétamines et devait être placé en institut psychiatrique. Le syndicat juge inacceptable la demande de la ministre de l’Intérieur, « un signe terriblement politique à l’adresse des citoyens, un leurre dont le collègue sera la victime expiatoire ». Il critique également la Ligue des Droits de l’homme, qui avait dénoncé un phénomène de violence policière excessive et sous-estimée. « Sur un an, des 38.000 policiers au service de la population, 107 (0,3%) se laissent aller à un usage inapproprié de la violence ou à de la violence caractérisée et sont poursuivis pour ces faits ; tandis que 1.068 (3%) étaient victimes de violence caractérisée sans qu’il y ait nécessairement poursuite », expose le SLFP. (VEK)

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