Une réforme fiscale mais à un coût budgétaire neutre, selon le PS

(Belga) Le PS veut mener une réflexion rigoureuse sur la fiscalité en Belgique et une nouvelle réforme fiscale, a souligné mercredi le président, Paul Magnette, lors d’une journée d’étude de son parti. Aux yeux des socialistes francophones, une telle réforme ne peut se concevoir que dans le cadre d’une neutralité budgétaire.

La rentrée politique du côté francophone a été marquée par plusieurs appels à une réforme fiscale. Le cdH a appelé à une diminution « immédiate » de l’impôt des sociétés financées par la suppression du mécanisme de déduction des intérêts notionnels, qui coûte à l’Etat 1,5 milliard d’euros par an et ne profite essentiellement qu’aux grandes entreprises. Le MR a plaidé en faveur d’une réforme fiscale représentant pas moins de 5 milliards d’euros, après les élections, quand les déficits publics auront été maîtrisés. « Tout le monde parle de réforme fiscale mais tout le monde ne parle pas de la même chose. Nous, nous avons fait le choix d’une réflexion rigoureuse », a expliqué M. Magnette, en insistant sur la « neutralité budgétaire » d’une telle opération: « Il est hors de question que ce soit un prétexte pour définancer l’Etat ou la sécurité sociale ». Le président du PS a fait peu de cas de la théorie des « effets retours » des diminutions d’impôts qui rapporteraient de l’argent à l’Etat, généralement mise en avant par les partis libéraux. « J’ai de grands doutes », a-t-il dit. Et de citer lui aussi les intérêts notionnels: « Les effets retours ont été largement plus négatifs que positifs ». Une réforme de la fiscalité n’a de sens, à ses yeux, que si elle accroît l’équité sociale et la justice fiscale. « Dans notre pays, le travail est trop taxé », a-t-il ajouté. Le PS se montre par ailleurs circonspect devant le thème du « verdissement » de la fiscalité. « A priori, personne ne peut pas ne pas y souscrire. Le problème c’est que, ce faisant, on ne peut pas perdre l’objectif de justice fiscale », a fait remarquer M. Magnette. C’est pour cette raison que le gouvernement fédéral a réduit considérablement les primes à l’isolation lorsqu’il est entré en fonction: la quasi-totalité des déductions profitait aux revenus supérieurs. (Belga)

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