Une pile vivante découverte en mer du Nord

(Belga) Une équipe internationale de chercheurs marins de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et de l’Institut néerlandais de recherche marine (NIOZ) ont découvert la présence de « piles vivantes » au large d’Ostende, en Mer du Nord. Il s’agit en réalité de longues bactéries filiformes qui produisent de l’électricité, et font ainsi fonctionner le fond de la mer comme une pile électrochimique, a indiqué mardi la VUB dans un communiqué.

Les bactéries ont également été détectées dans le Delta néerlandais (Escaut oriental et Grevelingen), mais ce phénomène se manifeste dans le monde entier, et a un impact considérable sur l’écosystème des fonds marins, révèlent les chercheurs. La capacité de ces bactéries à fonctionner comme une pile naturelle leur procure un avantage considérable dans la course aux nutriments énergétiques. « Les bactéries sont 100 fois plus fines qu’un cheveu, et se présentent sous la forme d’un long filament composé de milliers de cellules qui échangent des électrons », précise le professeur Filip Meysman qui dirige l’équipe de recherche. « En produisant de l’électricité, elles tirent de façon ingénieuse leur énergie des fonds marins. C’est la première fois qu’une pile biologique aussi sophistiquée est découverte dans la nature. » La pile électrochimique a été inventée en 1800 par Alessandro Volta et est généralement considérée comme l’une des productions les plus remarquables du génie humain. « Cette nouvelle étude révèle aujourd’hui que de longues bactéries filiformes présentes dans les fonds marins maîtrisent ce concept depuis des millions d’années. Les bactéries qui viennent d’être découvertes sont uniques en ce sens que les différentes cellules de la bactérie ‘interagissent’ pour leur approvisionnement en énergie ». « Comprendre leur fonctionnement ouvrirait la voie à des recherches novatrices sur les matériaux et applications bioélectriques », explique P. Meysman. « Qui sait, d’ici 10 ans, peut-être qu’un smartphone pourra fonctionner grâce à de minuscules fils conducteurs bactériens », supposent encore les chercheurs. (Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire