Une nouvelle protéine pouvant ouvrir la voie à un vaccin antipaludéen

(Belga) Des chercheurs américains ont découvert une protéine qui déclenche la production d’anticorps empêchant la multiplication des parasites responsables du paludisme. Ces travaux, qui pourraient ouvrir la voie à un vaccin protégeant contre les formes les plus aiguës de la maladie, sont publiés dans la revue « Science ».

Cette protéine (ou antigène), appelée « PfSEA-1 », a été liée à une réduction des niveaux de parasites chez de nombreux enfants et adultes dans des régions d’Afrique où le paludisme est endémique. Des souris exposées à cette protéine dans un vaccin expérimental ont aussi enregistré une baisse des niveaux de parasites dans le sang. La découverte de cette protéine pourrait être un apport essentiel au groupe limité des molécules actuellement utilisées dans les vaccins expérimentaux contre le paludisme, estiment ces chercheurs de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). Cet antigène bloque les parasites, transmis à l’origine par des moustiques femelles, à l’intérieur des cellules des globules rouges et les empêche de se multiplier. Les populations vivant dans les zones où le paludisme est endémique développent souvent naturellement des réponses immunitaires protectrices pouvant limiter le niveau des parasites dans le sang. Cela limite le risque de fortes fièvres ou de symptômes plus sévères. Pour leurs recherches, les scientifiques ont ainsi utilisé des échantillons de sang provenant d’enfants tanzaniens de deux ans qui étaient soit résistants soit sensibles au paludisme. Après des analyses génétiques et une série de tests en laboratoire, ils ont pu identifier l’antigène PfSEA-1 et confirmer qu’il arrêtait l’infection par les parasites du paludisme après que ceux-ci sont entrés dans les cellules des globules rouges. Les scientifiques ont alors vacciné cinq groupes de souris avec ce nouvel antigène et constaté qu’elles avaient ensuite toutes des niveaux plus bas de parasites. Elles survivaient donc plus longtemps que celles non vaccinées. De plus, les auteurs de ces travaux ont mesuré les niveaux d’anticorps dans des échantillons de plasma sanguin provenant de 453 enfants tanzaniens. Ils n’ont constaté aucun cas de paludisme grave lors de la période durant laquelle leur sang avait des niveaux détectables d’anticorps PfSEA-1. Enfin, ces chercheurs ont analysé des échantillons de plasma sanguin de 138 garçons et hommes adultes de 12 à 35 ans vivant dans des zones où le paludisme est endémique, au Kenya, et ont découvert que ceux avec des traces détectables de cet anticorps avaient des niveaux de parasite 50% plus bas que ceux sans cet anticorps. La maladie est responsable de plus de 600’000 morts par an, surtout de jeunes enfants en Afrique sub-saharienne. (Belga)

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