Une famille française se déchire devant la justice sur l’euthanasie passive d’un des siens

(Belga) Un tribunal français doit se prononcer jeudi quant au sort d’un homme de 38 ans plongé depuis cinq ans dans un état de conscience minimale et dont les parents s’opposent à l’arrêt des soins (euthanasie passive) décidé par les médecins en accord avec sa femme. Cette affaire intervient en plein débat sur l’euthanasie en France, alors que le président Hollande a réaffirmé mardi sa volonté d’étendre cette possibilité aux personnes atteintes d’une maladie incurable. Selon un récent sondage, 92% des Français sont favorables à une nouvelle loi en ce sens.

Les médecins de l’hôpital de Reims, qui s’occupent de Vincent Lambert, tétraplégique depuis un accident de la route, ont estimé ne pas avoir besoin d’une nouvelle loi pour arrêter les soins (nutrition et hydratation artificielles) qui le maintiennent en vie. Depuis 2005, il leur est permis d’interrompre ou ne pas mettre en oeuvre des traitements inutiles ou disproportionnés dont le seul but est le maintien artificiel de la vie. L’épouse du jeune homme a donné son accord au choix des médecins, mais les parents, des catholiques traditionalistes, ont saisi la justice pour s’y opposer. Mercredi, la famille s’est déchirée devant le tribunal administratif de Chalons-en-Champagne, les frères et soeurs du jeune homme ayant rejoint l’un ou l’autre camp. L’état « pauci-relationnel », un état de conscience minimale, permet une certaine interaction avec l’environnement, par la vue notamment, sans pour autant que l’on puisse savoir si le sujet intègre correctement les informations sensorielles. A l’audience, son épouse Rachel a plusieurs fois fondu en larmes. Quelle que soit la décision rendue jeudi, un recours est susceptible d’être déposé par une des parties devant le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative. (Belga)

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