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Une année sans l’Internet

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Le 30 avril 2012, à 23 h 59, Paul Miller a débranché sa connexion internet, éteint son WIFI et troqué son smartphone contre un GSM standard. Il s’est immédiatement senti libre. Mais après une année, les conclusions de son expérience sont loin de ce qu’il avait imaginé.

A 26 ans, le journaliste américain Paul Miller n’avait plus vécu sans connexion depuis l’âge de 12 ans et pensait que son esprit était « corrompu » par le web. Il voulait faire une pause dans sa vie moderne et devenir un « meilleur lui » en renonçant à sa connexion.

Au départ, Paul voulait quitter son boulot, retourner vivre chez ses parents, lire des livres, écrire et profiter de son temps libre. Mais le journal en ligne The Verge (nouvelles technologies) qui l’employait a décidé de le payer pendant cette année. Il est donc resté à New York et a tenté de découvrir ce que la vie sans Internet pourrait lui apporter tout en écrivant ses impressions pour les lecteurs de The Verge.

Dans un premier temps, l’expérience de Paul a été très enrichissante. Il s’est mis à faire plus de sport, à lire de littérature grecque et a vu beaucoup plus de gens « en vrai ». Il a aussi perdu du poids sans vraiment faire d’effort. Les gens lui disaient qu’il avait l’air en pleine forme et heureux. Il s’ennuyait un peu et était un peu seul, mais avait trouvé un nouveau rythme de vie. A ce moment, pour Paul tout est parfait. Il avait l’impression de se redécouvrir. « J’avais débranché la prise et trouvé la lumière », écrit-il.

En quelques mois, il s’est rendu compte que tout était faisable sans internet : réserver un billet d’avion, se repérer dans New York, lire des livres. Mais le manque le plus difficile à pallier fut la boite mail. Au début, il recevait son courrier postal avec enthousiasme et lisait le courrier de ses lecteurs avec un nouveau regard, mais au bout d’un temps, c’est devenu une corvée assimilée au travail. Et il s’est avéré que 12 lettres par semaines étaient aussi pesantes que 100 mails par jours.

Fin de l’année 2012, sa vie sans internet a pris un nouveau tournant. Il a abandonné les bonnes habitudes de sa vie déconnectée et les a remplacées par d’autres vices. Il a arrêté de faire du sport, a vu ses amis moins souvent et a passé beaucoup de temps affalé dans son divan à jouer à des jeux vidéo et à écouter des livres audio.

La conclusion de Paul après cette expérience est que ses choix de vie ne sont pas différents avec ou sans internet. Les premiers mois ont été très agréables pour lui parce qu’il ne sentait plus la pression d’internet, mais lorsqu’il a arrêté de voir sa vie à travers le fait qu’elle était déconnectée, elle est redevenue banale et ses mauvaises habitudes ont refait surface.

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