Une adolescente argentine violée finalement autorisée par la Justice à avorter

(Belga) Une adolescente argentine de 14 ans, enceinte après avoir été violée par son beau-père, a été finalement autorisée vendredi à avorter au terme d’un combat judiciaire, dans un pays où l’IVG est prohibée.

D’après un arrêt de la Cour suprême argentine de 2012, les avortements sont autorisés seulement lorsque la santé de la mère est en danger ou en cas de viol, mais un juge de la province de Salta (nord) l’a ignoré et a interdit à la jeune fille de mettre un terme à sa grossesse. Vendredi, la décision du magistrat a été annulée par la plus haute instance de la province de Salta, une des régions les plus conservatrices d’Argentine, où l’instruction religieuse obligatoire vient d’être réintroduite à l’école publique. Le 9 novembre, dans une maison d’un quartier défavorisé de Salta, capitale de la province éponyme, la mère avait surpris son conjoint en train de violer l’adolescente. La mère et la fille ont été battues par le violeur. A l’hôpital, un test a révélé la grossesse de la jeune fille. La mère et la fille ont aussitôt demandé un avortement. Le 17 décembre, non seulement le juge aux affaires familiales a répondu qu’il s’y opposait mais il a ordonné à l’adolescente de confier le nouveau-né à une famille adoptive. Une association défendant le droit à l’avortement s’est alors mobilisée pour que l’adolescente puisse interrompre la grossesse. Avant-gardiste pour l’Amérique latine dans divers domaines, l’Argentine a été le premier pays de la région à approuver en 2010 le mariage gay, mais l’avortement reste un tabou. Les avortements illégaux sont cependant pratiqués dans des conditions sanitaires précaires: 700.000 par an, selon une estimation des organisations qui plaident pour le droit à l’avortement. Une centaine de ces femmes elles meurent de complications après des avortements clandestins. (Belga)

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