Un Rwandais soupçonné d’implication dans le génocide interpellé à Toulouse

(Belga) Un Rwandais soupçonné d’être impliqué dans le génocide qui a fait 800.000 morts en 1994 dans son pays a été interpellé mercredi à Toulouse (sud-ouest) par les gendarmes, a-t-on appris de sources judiciaire et proche de l’enquête.

Tito Barahira est l’ancien maire de Kabarondo (centre du Rwanda) où il est soupçonné d’avoir joué un rôle primordial dans un massacre de Tutsis dans l’église de la ville. Sa responsabilité a aussi été avancée dans d’autres tueries alentour. Agé d’une cinquantaine ou une soixantaine d’années, il a été interpellé dans un quartier populaire en vertu d’un mandat délivré par un juge d’instruction du pôle « crimes contre l’humanité » du tribunal de Paris. Il avait déjà été arrêté en mars 2011, à Toulouse aussi, en raison d’un mandat international délivré en 2009 à la demande des autorités rwandaises. Celles-ci le réclamaient pour complicité de génocide, incitation au génocide et crimes contre l’humanité. Cependant, la demande d’extradition rwandaise n’avait pas abouti et Tito Barahira avait finalement été relâché. La France a toujours refusé d’extrader vers le Rwanda les génocidaires présumés se trouvant sur son sol. Mais elle peut les juger elle-même en vertu du principe de compétence universelle qui permet aux juridictions françaises d’enquêter sur des crimes internationaux dès lors que l’auteur présumé se trouve en France. Ainsi l’interpellation de Tito Barahira coïncide à quelques jours près avec le renvoi devant les assises de Paris de l’ancien capitaine rwandais Pascal Simbikangwa pour complicité de génocide. Si son procès a effectivement lieu, il sera le premier en France lié au génocide rwandais et l’aboutissement du travail mené par le pôle « crimes contre l’humanité » créé à Paris en janvier 2012. (MUA)

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