Un oeil belge sur le conclave – Un écrin romain au service de la diplomatie belge

(Belga) Dissimulée dans une rue aussi discrète que calme au coeur de Rome pourtant en pleine ébullition, l’ambassade de Belgique auprès du Saint-Siège constitue sans aucun doute un atout diplomatique à elle seule. Cette villa de type toscan, située à quelques kilomètres du Vatican, est l’hôtesse prestigieuse de cardinaux et des autorités de l’Eglise catholique. « Une preuve que la Belgique n’est pas un petit pays », triomphe l’ambassadeur.

Après des missions en Autriche ou encore en Algérie, Charles Ghislain a posé ses valises à Rome le 1er mars 2010. Et le diplomate de 61 ans ne cache pas son plaisir. « C’est un peu le sommet de ma carrière », sourit-il. « Car c’est considéré dans de nombreux pays occidentaux comme le poste le plus prestigieux. » Confortablement installé dans 200m2 répartis sur quatre étages, le diplomate qui « passe d’une messe à l’autre » souligne l’importance de son rôle représentatif, mais peut-être surtout pédagogique. Notamment chargé d’expliquer les évolutions de la société belge aux autorités vaticanes, Charles Ghislain est habitué à faire le grand écart. « Le Saint-Siège a des opinions bien tranchées et de nombreux responsables sont déçus par l’évolution éthique en Belgique, observée depuis plusieurs décennies. Il s’agit pourtant d’une évolution démocratique et le Saint-Siège n’a pas à juger de ces transformations. » Catholique, l’ambassadeur belge reconnaît son « admiration » pour le pape émérite Benoît XVI et ses écrits « accessibles à tous ». Mais il « s’affaiblissait à vue d’oeil », se souvient-il. Charles Ghislain n’a pas de favori pour le conclave, mais il souhaite une « évolution appropriée » de la Curie romaine ainsi que la fin des « baronnies ». Une tâche « très lourde et complexe » pour laquelle Benoît XVI n’avait probablement plus la force physique, analyse encore le diplomate. (PHD)

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