Un escargot japonais capable de s’automutiler en cas de danger

(Belga) Un scientifique japonais a découvert une espèce d’escargot du sud tropical du Japon capable de séparer la partie arrière de son corps pour échapper aux prédateurs.

Cette capacité d’autotomie, que l’on rencontre également chez les lézards, les crabes ou les vers de terre, n’avait jamais été observée auparavant chez les escargots, selon l’étude de Masaki Hoso, membre de la Société du Japon pour la promotion de la science, dont les conclusions ont été mises en ligne mercredi sur son site. Son étude a par ailleurs été publiée par une académie scientifique basée à Londres. Hoso a pu constater cette particularité des « isshikimaimai » (Satsuma caliginosa caliginosa), qui vivent dans les îles Ishigaki et Iriomote (archipel d’Okinawa), à force de nourrir des serpents avec ces petits gastéropodes. « On a observé que les isshikimaimai échappaient souvent à leur prédateur en détachant la partie arrière de leur corps », pouvant ainsi rentrer totalement à l’intérieur de leur coquille, le temps que la partie amputée repousse « au bout de quelques semaines », indique le scientifique sur son site internet. Pour confirmer ses observations, Masaki Hoso a mis la même variété de serpents mangeurs d’escargots avec une autre espèce d’escargot provenant d’une autre île de l’archipel à 120 km à l’ouest de l’île d’Ishigaki, où justement il n’y a pas de reptile mangeur d’escargots. « Ces escargots ne pratiquent pas l’autotomie et ils ont tous été mangés », conclut-il. Chercheur associé dans un centre de recherche sur la biodiversité à Leiden, aux Pays Bas, Masaki Hoso attribue cette faculté d’autotomie de cette espèce d’escargot à une lente adaptation pour se défendre de son prédateur naturel. Le scientifique n’a en revanche pas réussi à déterminer la façon dont l’escargot se sépare de la partie arrière de son corps, alors que la structure de la queue du lézard s’y prête facilement. « Il faut encore résoudre le mécanisme d’autotomie » chez cet escargot, a-t-il indiqué. Plus étrange encore, d’autres scientifiques avaient déjà remarqué que le serpent ennemi de cet escargot avait au fil de son évolution développé des mâchoires asymétriques, l’une plus puissante que l’autre, pour pouvoir venir à bout plus facilement de la coquille en spirale. (MUA)

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