Ukraine – Des journalistes battus ou dépouillés de leur équipement par des militants pro-russes

(Belga) Des journalistes ukrainiens ont été battus par des militants pro-russes et l’équipement de journalistes d’une agence internationale a été saisi dans la région séparatiste de Crimée, suscitant samedi l’inquiétude pour la sécurité des journalistes.

La chaîne privée ukrainienne Canal 5 a rapporté que ses journalistes faisaient partie d’un groupe de journalistes passés à tabac par des militants pro-russes dans la nuit de vendredi à samedi alors qu’ils couvraient les événements dans une base militaire à Sébastopol investi par des forces russes. Des journalistes des chaînes de télévision Inter et STB ont été battus dans la base où des militants pro-russes se trouvaient également. Cinq journalistes ont été soignés à l’hôpital de Sébastopol pour des blessures au visage. Les militants pro-russes accusent les journalistes ukrainiens et étrangers de travailler pour les grandes puissances contre Moscou. L’agence de presse internationale Associated Press a pour sa part indiqué que des hommes armés avaient confisqué l’équipement d’une de leurs équipes. L’équipe se trouvait près d’un restaurant à Simféropol quand des hommes ont approché pour prendre des photos et les accuser d’être « des espions ». Les hommes armés sont ensuite revenus, ont aligné les journalistes contre un mur et ont pris leurs matériels. Des vidéos postées sur Youtube et diffusées par une chaîne ukrainienne montrent également un homme en tenue militaire et le visage caché par une cagoule courant après un journaliste bulgare, le jetant au sol avant de poser un pistolet sur sa tête. Parallèlement, la diffusion de six chaînes ukrainiennes hertziennes a été coupée en Crimée. Elles ont été remplacées par des chaînes russes. Amnesty international a regretté dans un communiqué que les journalistes « subissent de manière croissante harcèlement et actes d’intimidation en Crimée ». Amnesty a appelé les observateurs internationaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à aller en Crimée pour surveiller la situation. Mais ces derniers, 54 observateurs militaires et non armés de 29 pays membres de l’OSCE sont interdits d’entrer en Crimée. Ils ont tenté en vain samedi pour la troisième fois en trois jours de pénétrer par la route dans la péninsule ukrainienne contrôlée de facto par les forces russes depuis fin février. Leur convoi a dû faire demi-tour quand des hommes armés au barrage de contrôle ont tiré en l’air. (Belga)

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