Turquie: le Parlement européen critique l’usage « excessif » de la force

(Belga) Le Parlement européen a critiqué jeudi le « recours excessif à la force » par la police en Turquie, et le « refus » du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan d’oeuvrer à la réconciliation dans son pays.

Dans une résolution adoptée à mains levées, les députés européens ont exprimé leur « profonde inquiétude » face à la « violence excessive » et à « l’intervention brutale de la police » contre des manifestations « pacifiques et légitimes ». Le Parlement « met en garde » le gouvernement d’Ankara contre l’adoption de « mesures sévères à l’encontre des manifestants pacifiques » et « exhorte le Premier ministre à adopter une position d’unité et de conciliation afin d’éviter toute aggravation de la situation ». Il « demande la libération immédiate de tous les manifestants pacifiques arrêtés et actuellement détenus ». Les autorités turques doivent « enquêter de manière approfondie sur les violences policières, traduire les responsables en justice et proposer de dédommager les victimes », selon la résolution. Le Parlement « déplore » les « réactions dures du gouvernement turc et du premier ministre Erdogan, dont le refus de prendre des initiatives en faveur de la réconciliation, de présenter des excuses ou de comprendre les réactions d’un segment de la population turque n’ont fait que contribuer à polariser davantage la société ». La Turquie, « en tant que candidate à l’adhésion à l’Union, est tenue de respecter et de promouvoir la démocratie et de renforcer les droits et libertés démocratiques et humains », soulignent les députés. Le mouvement de contestation actuel « reflète également le mécontentement qui grandit dans des pans de la population turque », analysent les parlementaires, qui demandent au gouvernement de « respecter la pluralité et la richesse de la société turque », de « protéger les modes de vie laïcs » et de respecter la liberté de la presse. Au cours du débat avant ce vote, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, avait appelé mercredi M. Erdogan à privilégier « le dialogue et non la confrontation ». « Ce qui s’est passé en Turquie est une claire violation des droits de l’Homme, et nous savons tous que ce n’est pas un cas isolé », avait fustigé le chef de file des élus libéraux, l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt. M. Erdogan « doit changer s’il ne veut pas éloigner la Turquie de l’Europe et du respect des valeurs européennes », avait estimé son homologue du groupe socialiste, l’Autrichien Hannes Swoboda. (Belga)

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