Turquie – 72 syndicalistes accusés de collusion avec le PKK devant la justice

(Belga) Le procès de 72 militants et dirigeants syndicalistes turcs accusés de collusion avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) s’est ouvert mercredi devant une cour criminelle d’Ankara, a rapporté l’agence Anatolie.

Ces membres de la Confédération des syndicats des travailleurs du secteur public (KESK), organisation affiliée à la Confédération syndicale internationale (CSI), avaient été arrêtés en juin 2012 lors d’un vaste coup de filet de la police turque. Vingt-deux d’entre-eux comparaissent en détention préventive, les autres libres. Parmi ces accusés figure, ironie du sort, le président de KESK Lami Özgen, retenu par le gouvernement islamo-conservateur d’Ankara avec 62 autres personnalités pour faire constituer un « comité de sages » chargé d’appuyer auprès de la population turque le processus de paix engagé avec le PKK. « Etre jugé comme un terroriste et être un sage à la fois, c’est la tragédie de ce pays », a ironisé M. Özgen devant la presse avant le début du procès. L’accusation a réclamé contre ces syndicalistes des peines de sept ans et demi à quinze ans de prison ferme pour leur proximité avec le PKK, une organisation interdite et considérée comme terroriste par de nombreux pays. Lors d’une précédente rafle policière en février 2012, près d’une centaine de membres et des dirigeants du KESK avaient été arrêtés pour les mêmes motifs, dont de nombreux représentants du syndicat des enseignants Egitim Sen. La Commission Européenne avait alors exprimé sa préoccupation, déplorant les dérives de la législation antiterroriste turque. (Belga)

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