Trois ministres du gouvernement français s’expliquent devant la commission Cahuzac

(Belga) Trois poids lourds du gouvernement français ont dû s’expliquer mardi devant une commission parlementaire sur leur rôle dans l’affaire Cahuzac, ce scandale d’évasion fiscale qui a terni l’image de François Hollande élu président sur ses promesses de moralisation de la vie politique.

La ministre de la Justice Christine Taubira, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls et surtout le ministre de l’Economie Pierre Moscovici ont dû justifier devant un groupe de députés leur inaction alors que le site d’investigation Mediapart accumulait les révélations sur l’existence en Suisse d’un compte bancaire secret du ministre du Budget, Jérôme Cahuzac. La commission parlementaire cherche à déterminer dans quelle mesure des membres du gouvernement ont pu chercher à protéger M. Cahuzac. Installée le 15 mai, elle doit établir « d’éventuels dysfonctionnements dans l’action du gouvernement et des services de l’Etat », entre le 4 décembre 2012, date de la publication par Mediapart d’informations sur l’existence d’un compte en Suisse détenu par Jérôme Cahuzac, et le 2 avril 2013, jour des aveux publics de M. Cahuzac. L’ancien ministre du Budget a été depuis inculpé pour blanchiment de fraude fiscale. Vivement attaqué à propos de la réalité de la « muraille de Chine » qui aurait érigée le 10 décembre autour de Jérôme Cahuzac après les premières de Mediapart, M. Moscovici a rétorqué qu’elle avait « parfaitement fonctionné ». Cette « muraille de Chine » est une directive qui excluait M. Cahuzac de toutes les questions concernant les mesures prises à la suite du scandale. M. Moscovici a toutefois reconnu l’existence d’une réunion le 16 janvier au cours de laquelle il avait informé le président Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault de la possibilité d’utiliser la procédure d’entraide administrative avec la Suisse. Cette réunion s’est tenue en présence de M. Cahuzac. Quelques heures plus tôt, Mme Taubira avait, elle, eu de vifs échanges avec plusieurs membres de la même commission, leur reprochant de faire un procès à charge à l’action du gouvernement. (Belga)

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