Trois gardiens présumés du camp d’Auschwitz arrêtés en Allemagne

(Belga) Trois hommes ont été arrêtés et plusieurs perquisitions ont été menées dans le cadre d’une opération contre d’anciens gardes présumés du camp de concentration d’Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale, a-t-on appris jeudi de sources judiciaires. Une action saluée dans un communiqué par le Centre Simon Wiesenthal, qui traque les anciens criminels nazis. « Le temps ne diminue en aucune façon la culpabilité des assassins », martèle le chasseur de nazis, Efraim Zuroff, cité dans le communiqué.

Trois hommes âgés de 88, 92 et 94 ans ont été arrêtés et présentés à un juge qui a décidé, après une visite médicale, qu’ils seraient détenus dans un hôpital carcéral. Leurs domiciles, ainsi que ceux de cinq autres hommes, âgés de 88 à 94 ans, ont été perquisitionnés, ont indiqué les parquets et les polices criminelles des deux États, dans des communiqués séparés. Les huit hommes « sont soupçonnés d’être impliqués dans la mort de personnes déportées ou détenues dans le camp d’Auschwitz », en Pologne, alors occupée par les troupes hitlériennes, explique le communiqué. Ils seraient tous d’anciens membres de la SS, la force armée du Troisième Reich particulièrement chargée de la mise en oeuvre de l’extermination de juifs en Europe. Lors des perquisitions, qui se sont toutes déroulées mercredi, « des documents écrits et des photographies ont été saisis, mais ils doivent encore être étudiés par les enquêteurs », ont souligné les autorités judiciaires de Hesse dans leur communiqué. Seul un des huit suspects s’est exprimé sur les faits qui lui sont reprochés. Cet homme de 88 ans, vivant dans le Bade-Wurtemberg, a reconnu avoir été à Auschwitz mais il a démenti toute participation active aux crimes perpétrés sur place. Une défense qui risque de ne pas suffire, au vu de l’attitude récente de la justice allemande sur ces dossiers. Dans l’après-guerre, seuls les accusés contre lesquels des preuves directes ou des témoignages les impliquant dans les crimes nazis, menaient à des poursuites et à des condamnations contre les exécutants. Mais depuis la condamnation de l’apatride d’origine ukrainienne John Demjanjuk à Munich en mai 2011, les tribunaux allemands ont élargi la qualification de complicité de meurtre à des personnes ayant eu des postes même subalternes et sans implication directe. (Belga)

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