Thaïlande: le roi approuve comme Premier ministre l’auteur du coup d’Etat

(Belga) Le roi de Thaïlande a approuvé lundi dans ses fonctions de Premier ministre le général auteur d’un récent coup d’Etat, étape symbolique dans la légitimation du pouvoir des militaires, dénoncée comme antidémocratique.

Le général Prayut Chan-O-Cha, 60 ans, avait été élu sans surprise la semaine dernière à ces nouvelles fonctions par une Assemblée nationale non élue, nommée par les militaires. Vêtu d’un uniforme blanc, le général s’est incliné devant un portrait du roi Bhumibol, âgé de 86 ans. Le plus ancien monarque en exercice dans le monde, hospitalisé à Bangkok cet été, n’apparaît en effet plus qu’extrêmement rarement en public. « Sa majesté le roi m’a nommé Premier ministre. Je lui suis extrêmement reconnaissant », a déclaré le général Prayut après la cérémonie. Considéré par beaucoup de ses sujets comme un demi-dieu, sa bénédiction est traditionnelle après les prises de pouvoir par l’armée, dans un pays qui a connu 19 coups d’Etat ou tentatives depuis 1932. La question de la succession est au coeur des raisons ayant conduit au coup d’Etat du 22 mai, selon certains analystes, Prayut se voyant comme le défenseur de la monarchie. Celui-ci va désormais s’atteler à la nomination d’un cabinet dès septembre, selon la junte. Le roi avait reçu Prayut fin juillet pour une brève cérémonie d’approbation de la Constitution intérimaire, qui avait constitué la première audience officielle accordée par le roi au chef de la junte depuis le coup d’Etat du 22 mai. La junte prévoit de gouverner le pays jusqu’aux prochaines législatives, qu’elle a exclu d’organiser avant octobre 2015, suscitant des critiques de la communauté internationale. L’armée a expliqué avoir pris le pouvoir pour mettre un terme à sept mois de manifestations meurtrières contre le gouvernement de Yingluck Shinawatra, soeur de Thaksin Shinawatra. Le milliardaire, renversé par le précédent putsch en 2006, est vu par les élites traditionnelles proches du palais, dont l’armée, comme une menace à la monarchie, selon les experts. Depuis le coup d’Etat, la junte a largement limité les libertés civiles, interdisant les manifestations et renforçant la surveillance du crime de lèse-majesté, passible de 15 ans de prison. (Belga)

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