TC Charleroi – Un médecin poursuivi pour non-assistance à la suite du décès de sa compagne toxicomane

(Belga) Un médecin a comparu lundi devant le tribunal correctionnel de Charleroi pour non-assistance à personne en danger, escroquerie et incitation à la consommation de stupéfiants. Il est entre autres soupçonné d’avoir laissé mourir sa compagne toxicomane qui avait ingéré du méthanol.

En 2010, Cindy C., une assistante sociale qui avait sombré dans la toxicomanie, décédait des suites de l’ingestion de méthanol. Son compagnon, un médecin travaillant dans un centre de prévention des assuétudes, a comparu lundi devant le tribunal correctionnel de Charleroi pour non-assistance à personne en danger, incitation à la consommation de drogue et escroquerie. Interrogé à l’audience, le docteur a expliqué qu’il avait recueilli son ex-compagne après qu’elle avait tenté de se suicider. Le jour des faits, il affirme avoir eu des doutes sur une rechute de la jeune femme, vu son état vaseux. Estimant qu’il s’agissait d’une simple « cuite », le prévenu a confié sa compagne à sa mère et est allé faire des courses. La victime est décédée quelques heures plus tard et l’autopsie a démontré qu’elle avait ingéré du méthanol. Me Mayence, avocat de la partie civile, a estimé qu’il est incompréhensible qu’un médecin s’occupant habituellement de toxicomanes n’ait pas emmené la jeune femme à l’hôpital, qui se trouvait à un kilomètre de son domicile. « Au lieu de cela, il l’a déposée comme un sac chez ses parents pour partir faire des courses. » Le substitut Potvin a, lui, fustigé l’attitude narcissique du prévenu, qui a « entraîné sa compagne dans une véritable descente aux enfers », en consommant de la cocaïne avec elle, alors qu’il est médecin dans un centre pour toxicomanes. Le parquet, qui réclame un sanction sévère, a relevé que le médecin avait organisé un système de fausses ordonnances pour financer l’achat de drogues. Un système auquel la mère de la victime a elle-même participé, ce qui lui vaut d’être aussi poursuivie. Me Gras, conseil du médecin, a sollicité l’acquittement pour la non-assistance. « Il a tout fait pour la remettre sur pieds. Mais le jour des faits, il a pensé que sa compagne avait replongé dans l’alcool et s’est senti trompé. Il n’a pas posé le bon diagnostic et a sous-estimé le danger. Lorsqu’il est arrivé sur place en même temps que les pompiers, il a lui-même intubé la victime. Il n’est donc pas resté inactif ». Le jugement est attendu le 16 juin. (Belga)

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