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Dette wallonne : Antoine réclame un débat sur le rapport de la Cour des comptes

Le Vif

Le ministre wallon du Budget et des Finances, André Antoine, a souhaité mardi un « débat contradictoire de qualité » après la publication du 25ème cahier d’observations de la cour des comptes qui chiffre le montant total de la dette wallonne à 11,237 milliards d’euros – soit près du double des 6,25 milliards comptabilisés jusqu’ici – qu’il a attribué à une « nouvelle interprétation » faite par cette institution.

« Le cahier de la Cour met en évidence une nouvelle interprétation du périmètre de la dette wallonne et ce pour la première fois en tenant compte dorénavant des leasing immobiliers, des garanties délivrées par la Région et des politiques de subventionnement menées par la Région en soutien des investissements publics réalisés principalement par les pouvoirs locaux », a souligné le ministre dans un communiqué.

M. Antoine (cdh) a toutefois noté, tout comme le premier président de la Cour, Philippe Roland, lors d’une conférence de presse mardi matin à Namur, qu’il ne s’agit pas d’un accroissement de la dette régionale mais bien « d’un assemblage différent d’éléments connus ».
Le ministre n’en salue pas moins « le travail effectué par la Cour » et le « point de vue intéressant » qu’il offre sur une matière complexe.

Sur la forme, M. Antoine dit toutefois regretter que le cahier définitivement approuvé par la Cour soit d’abord transmis aux médias et à un seul parlementaire – le président du parlement wallon, Patrick Dupriez (Ecolo) – avant d’être mis à disposition des parlementaires et, subsidiairement, du gouvernement.

Il relève également que « contrairement à l’habitude de la Cour, l’intégralité des commentaires du ministre de tutelle formulés durant le débat contradictoire n’a pas été reprise au rapport ».

« Ces éléments ont jeté un trouble dans la qualité des relations qui ont toujours été de très grande qualité avec la Cour depuis plusieurs années », déplore le ministre. « Sur le fond, un débat contradictoire de qualité s’impose », réclame-t-il, en se voulant rassurant.

Tous les chiffres cités dans le rapport de la Cour sont connus et toutes les charges y afférentes sont prévues au budget régional, qu’il s’agisse d’amortissement, de charges d’intérêt ou de subsides, souligné M. Antoine.

Selon lui, il n’y a pas une seule nouvelle charge et pas un seul euro de plus à percevoir pour financer ces différentes dépenses.
Le ministre note qu’à son entrée en fonction, voici près de cinq ans, la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles affichaient un déficit de 1,1 milliard d’euros, « conséquence de la crise financière et économique de 2008 ».

Les deux entités sont aujourd’hui à l’équilibre budgétaire, la Wallonie dégageant même un surplus de 86 millions d’euros. « L’équilibre est ainsi atteint dès 2014, soit un an plus tôt que prévu par la trajectoire attendue par l’Etat fédéral », fait-il encore valoir.

Il souligne enfin que la charge de la dette wallonne ne représente que 3% des recettes régionales.

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