© Franky Verdickt

Divorces : « il vaut mieux rester ensemble pour les enfants »

Le Vif

Les chiffres des notaires belges font état d’une forte augmentation du nombre de divorces en 2013. Nos confrères du Knack se sont entretenus avec le professeur Alfons Vansteenwegen, expert en relations et sexologue. Ce dernier appelle les couples à ne pas se séparer trop rapidement, certainement s’il ont des enfants.

La Fédération royale du Notariat belge a noté une hausse de 15 pour cent du nombre de divorces en 2013. « Nous avons remarqué que de nombreuses personnes postposaient le moment de prendre une décision à cause de la crise » déclare le porte-parole Bart Van Opstal. « Progressivement, les gens recommencent à prendre des initiatives et des décisions, parce qu’ils pensent que le pire est derrière eux ». Le professeur Alfons Vansteenwegen met en garde contre les conséquences.

Un couple sur trois se sépare, à l’avenir ce chiffre devrait atteindre un sur deux. Vous continuez à insister sur la durée, et vous estimez même qu’il vaut mieux rester ensemble pour les enfants.

Vansteenwegen: Je dis qu’il peut être important pour les enfants de rester ensemble. Je suis contre les divorces impulsifs du genre « une femme découvre que son mari a quelqu’un d’autre, le met à la porte, change la serrure et basta ». Généralement, on regrette plus tard, car le divorce a eu lieu sur un coup de tête. Je plaide pour des divorces bien réfléchis. Certainement s’il y a des enfants, car ils sont souvent blessés par ces ruptures. Comme ce n’est plus à la mode, les chercheurs n’osent presque plus le dire, mais moi je le dis. Je trouve que c’est nécessaire.

En outre, je ne vois pas de preuve scientifique à la thèse que pour un enfant, un couple qui se dispute est pire que des parents divorcés. D’ailleurs, les périodes de conflit, même de haine, sont inhérentes à une bonne relation. Les gens pensent qu’ils doivent toujours bien s’entendre. Oubliez cela. Il y a des moments où on ne sent rien et où on se déteste. Dans les relations, il y a des périodes positives et négatives. Il arrive souvent que des partenaires se retrouvent après une période neutre. Je ne doute pas qu’une seconde relation peut être bonne, pourtant on voit que les partenaires constatent après un certain temps que l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs.

Vous appelez à observer un rituel de divorce ?

Ce n’est pas nouveau, on en parlait déjà à Los Angeles dans les années 1970. Certaines personnes sur le point de se séparer réunissaient leurs proches et leurs amis pour une réception durant laquelle ils annonçaient qu’ils se rendaient leur liberté. Chez nous aussi, on assiste à ce genre de rituels, même si c’est assez rare. Je reçois parfois des annonces de divorces : « Après mûre réflexion, nous avons décidé de nous séparer. Désormais vous nous trouverez aux deux adresses suivantes ». Je trouve qu’il est positif de communiquer clairement. Ce genre d’éclaircissement donne un côté réel à la situation.


Marijke Libert

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