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Les smartphones aggravent la dépendance à internet

Le Vif

L’addiction à internet constitue désormais une réalité clinique, témoigne vendredi Jean-Marc Triffaux, psychiatre et chef de service de l’hôpital universitaire La Clé à Liège.

Depuis 2009, ce centre psychiatrique compte une unité spécialisée dans la cyberdépendance. « Ce phénomène s’est aggravé avec les smartphones, que l’on peut cacher et emporter partout », relève le médecin.

« Nous avons lancé le projet ‘cyberaccros’ quand nous nous sommes aperçus que les cas de patients présents derrière leur ordinateur 22h/24 au détriment de toute autre vie sociale se multipliaient. Nous recevons également de plus en plus de plaintes d’enseignants et de parents. Mais contrairement à une idée reçue, cela ne concerne pas uniquement les adolescents », explique Jean-Marc Triffaux.

Si la définition de la cyberdépendance ne fait pas l’objet d’un consensus scientifique, l’utilisation d’internet peut être considérée comme problématique quand l’usager perd la liberté d’y mettre fin. Parfois passager, cet assujettissement conduit la personne à désinvestir massivement le monde non-virtuel. Le professeur à l’Université de Liège distingue cinq formes d’addictions à internet selon le contenu recherché: la cyberpornographie, la cybersexualité, la dépendance aux chats et réseaux sociaux, celle aux jeux d’argent et, la plus habituelle, celle aux jeux en réseau. Dès lors qu’ils rendent internet encore plus accessible, immédiat, et donc attractif, les smartphones ne font qu’accentuer le problème, estime le spécialiste.

Il n’est toutefois pas question d’incriminer la technologie en tant que telle. « La cyberdépendance est l’expression d’une pathologie. Elle concerne évidemment surtout des personnes plus fragiles de base ou dont l’environnement familial est compliqué, par exemple. Il n’en demeure pas moins qu’elle a des répercussions sur le cerveau. »

Jean-Marc Triffaux conseille aux parents de ne pas laisser leurs enfants seuls sur internet avant 12 ans et d’éviter tout écran avant 3 ans. « Quelle est l’utilité d’un smartphone pour un enfant? Il faut en discuter avec lui et en tout cas canaliser l’usage des nouvelles technologies », ajoute le psychiatre.

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