Syrie – Ecolo et Groen demandent une réunion d’urgence au parlement

(Belga) Ecolo et Groen ont appelé mercredi à la tenue urgente d’une réunion de la Commission mixte Chambre/Sénat des Affaires étrangères et de la Défense pour définir la position belge face à la possibilité d’une intervention militaire en Syrie. Dans un communiqué conjoint, les deux partis écologistes se déclarent « très prudents ».

« Si l’inaction et les atermoiements de la communauté internationale, vécus depuis de si longs mois, n’ont pas empêché la mort violente de plusieurs centaines de milliers de Syriens, et si toute la région est déstabilisée par le nombre croissant de réfugiés aux frontières, le lancement de bombes – fût-il ciblé – n’apportera en soi ni la sécurité, ni la démocratie ni l’état de droit », selon le communiqué. « Les exemples afghans et irakiens, tout en s’inscrivant dans un contexte complètement différent, doivent faire réfléchir les trois pays favorables à une intervention militaire (France, Royaume-Uni et Etats-Unis, ndlr) sur les conséquences désastreuses que peut avoir une intervention pour laquelle une stratégie de sortie n’a pas été préalablement préparée, tant du point de vue politique qu’humanitaire », ajoutent Ecolo et Groen. Pour les deux partis, une intervention militaire ne pourrait être envisagée qu’après un débat démocratique basé sur des éléments de preuve relatifs à l’utilisation d’armes chimiques. Ce communiqué, signé par Muriel Gerkens, Zakia Khattabi, Benoit Hellings et Isabelle Durant, contraste avec le plaidoyer interventionniste développé par cette dernière sur les ondes de Bel-RTL un peu plus tôt. « Ce que je sais, c’est que ne pas bombarder, ne pas intervenir, l’indifférence dans laquelle la communauté internationale se tient, elle tue aussi. Elle tue en masse, elle tue des centaines de milliers de gens et elle amène des réfugiés en quantités industrielles », avait affirmé Mme Durant. « Je préférerais bien entendu qu’on ait des preuves valides de l’usage d’armes chimiques, mais les preuves valides, comment est-ce qu’on va les avoir ? Quand ? Qui va les évaluer ? Ce sera au Conseil de sécurité, où les Russes, le ‘bouclier de Damas’, jamais ne valideront ces preuves ». Face au blocage à l’ONU – « une institution qui émane de l’après guerre et dont les droits de véto sont hélas une réalité » -, Mme Durant n’excluait pas une intervention en dehors du cadre de la légalité internationale. (Belga)

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