© Image Globe / ERIC LALMAND

Zaventem: le stress causé par le trafic aérien tuerait jusqu’à 10 personnes par an

Le trafic aérien intense que génère Zaventem augmente les risques de maladies cardiovasculaires pour les riverains. Le stress causé par ce dernier causerait entre 20 et 80 victimes par an. Avec, pour un quart d’entre elles, une issue mortelle.

Les habitants du nord-est de la périphérie bruxelloise courent davantage le risque de développer des maladies cardio-vasculaires, dont certaines mortelles, affirment la VUB (Vrije Universiteit Brussel) et l’Université de Gand dans une étude. Pour elles, la preuve scientifique des graves nuisances sur la santé dues à une forte concentration de vols liés à l’aéroport de Zaventem (Brussels Airport) est à présent apportée.

En 2011, toujours selon cette même étude, le nombre de vols survolant la périphérie nord de Bruxelles a augmenté de 12,3% passant de 19.007 (2010) à 21.343. Selon Lieven Annemans, économiste de la santé à la VUB et instigateur de l’étude, les chiffres de l’enquête rapportent 20 à 80 cas supplémentaires de maladies cardio-vasculaires par an. Pour 5 à 20 de ces cas, l’issue est malheureusement mortelle. « Et ces chiffres ne tiennent pas compte des vols de nuit », précise le professeur Annemans qui propose différentes pistes pour contrer ces statistiques qualifiées d’alarmantes. « Il faut davantage répartir les avions sur les diverses pistes. Ensuite, il faut mieux étaler le départ des avions qui pour l’instant se succèdent en file indienne ». Enfin, Lieven Annemans estime que l’ensemble des pistes est sous-exploité. Il faudrait, notamment, plus prendre en considération la direction du vent lors des décollages.

Pas de preuves

D’autres spécialistes de la santé doutent que l’extrapolation d’études faites à l’étranger puisse s’appliquer de cette façon. Pour Jan Staessens, professeur en hypertension et rééducation cardiovasculaire à l’Université Catholique de Louvain « il n’a jamais été prouvé qu’une nuisance sonore provoquait de l’hypertension » dit-il dans les colonnes du De Morgen.

Pas une priorité

Belgocontrol et la Brussels Airport Company rejettent toutes responsabilités. « Nous ne pouvons qu’appliquer ce que décide les autorités » précise Belgocontrol. « Par ailleurs notre première priorité est la sécurité et donc pas nécessairement les nuisances pour l’entourage ».

Même le secrétaire d’État Melchior Wathelet ne se sent pas concerné. « L’aspect santé ne rentre pas dans mes compétences. Pour cela je vous renvoie vers l’accord sur les nuisances sonores et le survol des avions de Bruxelles-National qui a été entériné par le gouvernement en 2010. Pour l’instant Belgocontrol est en train d’effectuer les derniers tests de sécurité. Après cela le plan sera appliqué tel quel. « 

LeVif.be avec Belga

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