© iStock

Voici pourquoi rêvasser peut être bénéfique

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

La rêverie a mauvaise réputation. Mais des neuroscientifiques pensent que rêvasser peut être bénéfique à plusieurs niveaux.

Il est difficile de ne penser à rien. Contrairement aux idées reçues, ces rêveries peuvent avoir leurs points positifs. Et pour cause, notre cerveau ne se repose jamais vraiment, explique la BBC.

Le cerveau, même au « repos », est actif. Il y a deux décennies, Bharat Biswal, un étudiant du Medical College du Wisconsin, faisait son doctorat sur la manière d’obtenir un signal pur à partir d’un scan du cerveau. Mais lorsque les volontaires devaient vider leur esprit ou regarder une croix, l’activité du cerveau continuait. Les scans du cerveau ont également révélé que cette activité était coordonnée.

Le cerveau ne se repose jamais

En 1997, une analyse intégrant les résultats de neuf études du cerveau devait révéler le réseau qui s’opère dans le cerveau quand les personnes prêtaient attention à quelque chose. Mais l’enquête de Gordon Schulman a révélé autre chose : le réseau qui s’active quand nous ne faisons rien. Mieux, Schulman a observé que certaines régions du cerveau étaient plus actives lorsque les volontaires ne faisaient rien, que quand ils effectuaient activement une tâche.

Pendant des années, les scientifiques ont pensé que les circuits du cerveau étaient éteints quand nous n’en avions pas besoin. Certains pensaient même que l’activité apparente lors du repos du cerveau résultait d’une erreur dans les données.

Activité « par défaut »

Aujourd’hui, les choses ont évolué. Plus de 3 000 articles scientifiques ont été publiés sur l’étonnante occupation du cerveau lorsqu’il est au repos. C’est ce que les scientifiques appellent le « default mode network », qui correspond aux zones du cerveau qui fonctionnent « par défaut » même lorsque nous avons l’impression de ne pas l’utiliser.

La grande question est de savoir pourquoi le cerveau au repos est si actif. De nombreuses théories existent, mais elles ne s’accordent pas. Peut-être les zones du cerveau s’entrainent à travailler ensemble. Ou peut-être le cerveau reste-t-il en alerte au cas où il devrait agir de manière soudaine. Il est également possible que ces rêveries jouent un rôle essentiel pour consolider nos souvenirs. En effet, nos rêves permettent de trier nos souvenirs, mais il semblerait que ce soit également le cas lorsque nous sommes éveillés.

Anticiper des événements futurs

De plus, notre esprit errant se concentre souvent sur le futur. On pense à ce qu’on va manger ce soir, ce qu’on va faire ce week-end,..

Les trois zones du cerveau qui sont impliquées lorsque nous pensons au futur font partie du « default mode network ». Moshe Bar, de la Harvard Medical School, pense que ce n’est pas une coïncidence. Selon lui, rêvasser pendant la journée crée essentiellement des souvenirs qui ne se sont jamais produits. Cela nous permet, grâce à ces fausses expériences passées, d’anticiper notre réaction le jour où l’évènement se produit et d’agir de manière plus adéquate.

Cependant, les mystères du cerveau au repos ne sont pas encore percés. En effet, les rêveries qui se produisent quand on essaie de se concentrer sur son travail et celles qui arrivent quand on essaie de ne penser à rien sont-elles les mêmes ?

Des progrès ont tout de même été faits en la matière. Une étude publiée cette année montre que nous rêvassons tous de manière différente. En effet, selon des chercheurs de l’Université d’Oxford, le lien entre les différentes parties du cerveau varie selon la force de la mémoire de la personne, de ses années d’études et de son endurance physique.

Le fait que le cerveau n’est jamais vraiment au repos pourrait nous aider à l’appréhender d’une autre manière et à rendre son activité plus bénéfique.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire