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Vidéo: dessiner sous LSD, ça donne ça

Le Vif

Quelle est l’influence des psychotropes et plus précisément du LSD sur la production artistique? C’est la question que s’est posé un chercheur américain dans les années 50. Résultat: une vidéo montrant l’évolution de la vision de l’artiste durant les 8 heures pendant lesquels la drogue fit effet. Dessins et sensations. Stupéfiant…

« Doux Jésus, tu as mangé tout cet acide ?! », s’exclamerait Raoul Duke. Années 50, le gouvernement américain mène de nombreuses expériences sur les drogues hallucinogènes. Dans le cadre d’une d’entre elles, un chercheur administre deux doses de 50 microgrammes de LSD à un artiste. Il lui demande ensuite de le dessiner et observe le résultat.

En l’espace de huit heures, le dessinateur produit neuf portraits, de plus en plus psychédéliques, dont on peut voir l’évolution dans une vidéo repérée par OpenCulture:

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Dans les années 50, quand le gouvernement des États-Unis d’Amérique menait des expériences sur les drogues hallucinogènes, une dose de LSD 25 ainsi que du matériel de dessin ont été donnés à un artiste. Son sujet était le médecin qui lui avait administré le LSD.

Dans le cadre de son expérience, très sérieuse, le chercheur observe l’état de son patient et note méthodiquement ses remarques, son attitude, ses gestes, etc. Le but: mesurer les effets du LSD à la fois sur la production artistique, mais aussi sur la créativité. Les commentaires de l’artiste (entre guillemets) et les annotations du chercheur, ci-dessous, sont terriblement drôles (ou effrayantes, c’est selon).

– 20 minutes après la première dose.
Le premier dessin est fait 20 minutes après la première dose. Le patient décide de commencer à dessiner avec un fusain. Le sujet de l’expérience déclare « Condition normale… aucun effet de la drogue jusqu’à maintenant. »
– 85 minutes (1h25) après la première dose et 20 minutes après la deuxième dose administrées (50 + 50 microgrammes).
Le patient a l’air euphorique. « Je peux vous voir clairement, si clairement. Ça… Vous… Tout est… J’ai un peu de mal à contrôler ce crayon. Il a l’air de vouloir continuer. »

– 2h30 après la première dose.
Le patient a l’air extrêmement concentré sur ses dessins. « Les contours semblent normaux, mais très vifs. Les couleurs n’arrêtent pas de changer. Ma main doit suivre le balayage gras des lignes. J’ai l’impression que ma conscience se trouve dans la partie de mon corps qui est active: ma main, mon épaule… ma langue ».
– 2h32 après la première dose
Le patient est totalement absorbé par son bloc de papier. « J’essaye un autre dessin. Les contours du modèle sont normaux, mais maintenant c’est ceux de mon dessin qui ne le sont plus. Les contours de ma main deviennent bizarres aussi. Ce n’est pas un très bon dessin, non? Je vais… Je vais essayer à nouveau ».
– 2h35 après la première dose
Le patient enchaîne un autre dessin rapidement. « Je vais faire un dessin d’une seule traite… sans m’arrêter… une ligne, pas de pause! » Une fois son dessin terminé, le patient commence à rire, puis semble surpris par quelque chose sur le sol.
– 2h45 après la première dose
Le patient essaye de monter sur la boite à dessin et est d’une manière générale très agité. Il répond lentement aux stimuli (faire plus de dessins) et est devenu globalement non-verbal (ne parle presque plus, ndlr). « Je suis… tout est… changé… ils appellent… votre visage… entrelacé… qui est… » Le patient marmonne une sorte de mélodie entre ses dents (quelque chose qui ressemble à Thanks for the Memory). Il utilise maintenant la peinture à la tempera.


– 4h25 après la première dose
Le patient s’est réfugié sur le lit, sur lequel il s’est allongé pendant environ 2 heures, agitant ses mains en l’air. Il revient soudainement vers le matériel à dessin et choisit cette fois un stylo et de la peinture à l’eau.


– 5h45 après la première dose
Le patient se déplace dans la pièce selon un schéma et des variations complexes pendant 1h30 avant de s’installer pour dessiner à nouveau. On peut constater les effets physiques de la drogue. « Je peux sentir mes genoux à nouveau, je pense que les effets diminuent. Voilà un très bon dessin. Ce crayon à papier est vachement dur à tenir… » Il tient un pastel.

– 8h après la première dose
Le patient est assis sur son lit couchette. Il explique que « l’intoxication » a disparu, mis à part des distorsions occasionnelles de nos visages. Nous demandons qu’il réalise un dernier dessin qu’il fait avec peu d’enthousiasme. « Je n’ai rien à dire sur ce dernier dessin, il est mauvais et sans intérêt, je veux rentrer chez moi maintenant. »


Si aucune information ne permet de savoir quelle est l’identité du dessinateur, il y a néanmoins plusieurs indices sur celle du scientifique qui menait les expériences. Selon OpenCulture, il pourrait s’agir d’Oscar Janiger, psychiatre de l’Université de Californie-Irvine, réputé pour son travail sur le LSD.

Une hypothèse appuyée par une interview d’Andrew Sewell, un psychiatre de l’Université de médecine de Yale, qui a fait des recherches sur les drogues psychédéliques: « Je crois que ces dessins viennent d’une expérience menée par le psychiatre Oscar Janiger qui a commencé en 1954 et a duré sept ans (1961).

Pendant cette expérience, il a donné du LSD a plus de 100 ‘artistes professionnels’ et a mesuré les effets sur leur production artistique et leurs capacités créatrices. Plus de 250 dessins et peintures ont été produits ».









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